La Fédération canadienne des coopératives de travail (FCCT) et la Confédération générale des sociétés coopératives et participatives (CGSCOP) ont signé la première entente économique, entre l’Europe et l’Amérique, en ce qui a trait au partage de connaissances et d’expertise du milieu des coopératives de travail.
L’entente, convenue par les deux plus grandes organisations représentant les coopératives au Canada et en France, a pour objectif principal d’accroître l’expertise des organisations en matière d’accompagnement des entreprises lors d’une reprise par les travailleurs. « Les employés en place sont, dans bien des cas, en mesure d’acheter collectivement l’entreprise qui les emploie, notamment dans l’éventualité où un patron n’aurait pu identifier une relève externe. Bien encadrés, les employés peuvent se transformer en copropriétaires, co-investisseurs et co-gestionnaires », explique Alain Bridault, président de la FCCT.
La France a une bonne longueur d’avance sur le Québec et le reste du Canada en cette matière. En effet, la CGSCOP coordonne annuellement plus de 50 transferts de propriété d’entreprises à leurs employés sous forme de société coopérative et participative (SCOP), l’équivalent de la coopérative de travail au Canada. « L’expérience canadienne bonifiera sans contredit notre savoir-faire. Avec cette première entente, nous nous engageons mutuellement à partager les meilleures pratiques que nous avons observées et documentées de part et d’autre. Nous sommes certains que cette dynamique transatlantique nous enrichira collectivement », estime le président de la CGSCOP, Patrick Lenancker.
Cette forme de propriété est tout de même loin d’être nouvelle au Canada. On dénote plusieurs reprises fructueuses par les travailleurs, dont l’un des succès les plus impressionnants est sans doute les coopératives ambulancières québécoises, totalisant un chiffre d’affaires de plus de 90 millions de dollars et représentant 75% du transport préhospitalier de la province, à l’exception de la ville de Montréal. Au Québec, les coopératives de la rôtisserie St-Hubert de Laval, les radios M-105 de Granby et CHNC en Gaspésie, de même que la coopérative Promo-Plastik à Saint-Jean-Port-Joli, et la Coopérative de soins à domincile Careforce en Nouvelle-écosse sont d’autres brillants exemples. Plusieurs outils d’accompagnement ont déjà été élaborés pour supporter les travailleurs dans la gestion collective et démocratique de leur entreprise. Cette entente avec la France va toutefois plus loin en nous donnant accès aux outils les plus performants pour soutenir la transition des entreprises vers des coopératives gérées par les travailleurs au Québec. Cette collaboration avec la France nous permettra, en tant que bénéficiaire de l’entente, d’enrichir notre intervention par un partage de pratiques et d’outils concrets, précise Pierre Charette, Président du Réseau de la coopération du travail du Québec.
« Nous avons déjà prouvé à maintes reprises que l’économie sociale et solidaire est une solution fiable et durable face à l’insécurité financière. Maintenant, il ne nous reste qu’à démontrer concrètement à la population et aux travailleurs que les coopératives de travail sont le modèle d’affaires d’avenir », affirment conjointement MM. Bridault et Lenancker. « Le partage de nos connaissances nous aidera à préserver des milliers d’emplois au cours des prochaines années », confient-ils.
L’entente a été signée le 28 octobre simultanément à Montréal et à Paris par le biais d’une visioconférence au ministère de l’Économie, de l’Innovation et des Exportations du Québec à Montréal.
À propos de la Fédération canadienne des coopératives de travail
La FCCT est un regroupement ayant pour objectif de renforcer, soutenir et représenter les coopératives de travail canadiennes. Les Fédérations québécoises de coopératives de travail, dont le Réseau de la coopération du travail du Québec, y adhèrent également afin de propulser ce modèle à l’international.
À propos de la Confédération générale des sociétés coopératives et participatives
La CGSCOP a pour objectif d’accompagner les sociétés coopératives de production françaises dans les étapes de création, de reprise et de transformation d’entreprises. Elle représente l’intérêt de ses membres auprès des différentes instances gouvernementales européennes.
En France, le terme « SCOP » est utilisé pour désigner une coopérative de travail.
Source | Fédération canadienne des coopératives de travail et Confédération générale des sociétés coopératives et participatives |
Informations | Alexandre Banville Coopérative Belvédère communication abanville à coopbelvedere.com 514 772-2984 |