Le RIPESS, Réseau intercontinental de promotion de l’économie sociale solidaire, participait pour la première fois à la réunion des représentants de l’ONU et des organisations internationales – Points focaux de la société civile qui s’est tenue au siège de la Banque mondiale les 17 et 18 novembre 2014. Une douzaine d’organisations de la société civile, dont Aide à l’enfance et Rethinking Bretton Woods, étaient invitées à cette onzième réunion annuelle. Environ 50 institutions financières telles que la Banque mondiale et les banques régionales de développement et un grand nombre d’agences de l’ONU, dont l’Organisation internationale du travail (OIT), le Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD) et le Département des affaires économiques et sociales de l’ONU (ONU-DAES), participaient à cet événement. Le Secrétaire général de l’ONU était également présent.
Le Service de liaison non gouvernemental des Nations Unies (ONU-SLNG), qui sert de liaison avec tous les organismes des Nations Unies, a joué un rôle clé dans la conception du programme. À l’échelle locale, le personnel de la Banque interaméricaine de développement (BID) et de la Banque mondiale a fourni un accueil de grande qualité. Le Fonds monétaire international (FMI) appuyait également cette rencontre. John Garrison, spécialiste principal des relations avec la société civile de la Banque mondiale et ardent défenseur de l’engagement de la société civile dans le développement, a lui aussi joué un rôle important lors de cette réunion étant donné qu’il a participé à toutes les réunions précédentes.
La plénière d’ouverture a donné le ton de cet événement. Thomas Gass, Sous-secrétaire général à la coordination des politiques et aux affaires interorganisations au Département des affaires économiques et sociales (DAES) a très bien présenté le processus des Objectifs de développement durable (ODD). Il a souligné la vision inclusive des objectifs de développement qui repose sur les trois piliers économique, social et environnemental. Les ODD 2015-2030 seront adoptés en septembre 2015 lors de l’Assemblée générale. Le document qui servira de base aux négociations des états membres jusqu’à l’Assemblée générale sera rendu public par le Ban Ki-moon, Secrétaire général de l’ONU, début décembre.
« Le développement… doit profiter à tous les secteurs de la société »
Nathalie Cely Suárez, Ambassadeur d’Équateur aux États-Unis, a présenté le positionnement de son pays par rapport aux ODD. Invoquant le concept du « buen vivir », elle a insisté sur le fait que le développement, y compris l’extraction des ressources naturelles comme l’exploitation pétrolière et minière qui constituent une part importante de l’économie équatorienne, doit profiter à tous les secteurs de la société tout particulièrement aux communautés où les activités de développement sont les plus répandues. Elle a rappelé qu’en Équateur, l’économie solidaire est inscrite dans la Constitution.
Le jour suivant été consacré aux présentations et aux discussions entre les institutions financières internationales et les organismes de la société civile (OCS). Toutes les institutions financières ont des départements ou des services consacrés aux relations avec la société civile. Elles ont expliqué les processus de consultation qu’elles utilisent avec la société civile à l’échelle mondiale et nationale. Ces institutions ont aussi parlé des enjeux qu’elles ont dû surmonter pour mener à bien ce processus et ont partagé les leçons tirées de ces expériences.
Le RIPESS a fait une présentation au cours d’un atelier traitant de la question suivante : comment la communauté du développement et les institutions financières internationales peuvent-elles collaborer avec la société civile dans les domaines de la formation, du renforcement des capacités et de l’accès approprié à un financement à long terme et abordable afin d’augmenter le potentiel des organisations de l’économie sociale solidaire (ESS)?
Après avoir présenté les besoins des organisations de l’ESS, en se basant sur des exemples précis de différents continents, toutes les institutions financières ont exprimé leur intérêt à en savoir davantage. Les trois banques régionales, la Banque asiatique de développement (BAsD), la Banque interaméricaine de développement (BID), la Banque africaine de développement (BAfD) ont également manifesté leur intérêt ainsi que la Banque européenne de reconstruction et de développement (BERD) et la Banque européenne d’investissement (BEI). Le RIPESS a accepté de continuer à partager des informations avec ces institutions.
La réunion des Points focaux de la société civile à Washington a fait ressortir un point important : lorsque nous établissons des liens avec les institutions financières internationales, nous devons clairement préciser que nous ne sommes pas juste des OSC. Nous faisons au contraire partie du secteur privé, pas du secteur public. Nous sommes des acteurs économiques tout aussi légitimes que le secteur à but lucratif traditionnel. Nous pouvons même affirmer qu’en tant qu’entreprise collective nous sommes plus résilients et davantage en mesure de sortir les personnes de la pauvreté et, en plus, nous avons un impact écologique moins nuisible. Nos unités économiques de production de biens et de services reposent déjà sur les trois piliers du développement durable : économique, social et environnemental.
La prochaine étape est la Conférence internationale sur le financement du développement à Addis-Ababa en juillet 2015. Il s’agira de planifier comment les objectifs de développement 2015-2030 seront financés. Le Groupe de travail interinstitutions des Nations Unies sur l’économie sociale et solidaire, au sein duquel le RIPESS est un observateur officiel, prévoit d’ailleurs la publication d’un document sur le thème du financement de l’ESS.
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