Une très grande partie de l’histoire de l’humanité a trait aux communautés que la société dominante a oubliées ou mises de côté. Des groupes de personnes reliées entre elles par un lieu commun ou encore par une expérience ou des valeurs communes constatent que leur mode de vie est menacé ou en déclin en raison de circonstances sur lesquelles ils n’ont aucun pouvoir.
Naturelles et spontanées, les forces du marché les abandonnent à leur sort. Les gouvernements, sciemment ou non, ignorent systématiquement leurs besoins et leurs priorités. Trop souvent, les éléments dominants de la société les excluent ostensiblement. Généralement, tous ces facteurs jouent un rôle dans l’affaiblissement de la santé globale d’une collectivité.
Les communautés réagissent à cette exclusion de différentes façons. Évidemment, beaucoup d’entre elles se tournent vers la violence pour exprimer leur frustration, comme ce fut le cas lors de la destruction par le feu de quartiers noirs aux États-Unis dans les années soixante ou au Chiapas au Mexique dans les années quatre-vingt-dix. Certaines s’isolent entièrement d’un courant dominant inhospitalier de façon délibérée, comme les Doukhobors qui vivent dans l’Ouest canadien. Tragiquement, de nombreuses autres vivent dans un désespoir qui gruge lentement leur estime de soi et leur espoir d’une vie meilleure. Et qui sait combien d’entre elles ont simplement disparu?
Toutefois, il existe une autre histoire pleine d’espoir de personnes qui s’organisent et qui innovent pour défendre les liens qui les unissent et survivre, même prospérer. Contre toute attente, ces communautés se sont évertuées à conserver ou à reconquérir le droit de parole quant à leur avenir. Elles ont littéralement refusé de s’abandonner au désespoir.
Une bonne partie de l’expérience canadienne porte sur la perte ou la destruction définitive de la communauté. Dans cet article, Mark Cabaj décrit l’envers de la médaille : les multiples stratégies, institutions et outils diversifiés que les Canadiennes et les Canadiens ont créés au fil des ans pour préserver leur collectivité contre un ensemble de forces. Les principes et les idées qui sous-tendent les entreprises contemporaines de DÉC et d’économie sociale s’inscrivent dans une tradition qui remonte au-delà de la Grande dépression, au-delà de la Révolution industrielle, jusqu’aux premiers habitants du Canada.
C’est un article à partir du volume 15, no. 1 du magazine Making Waves.
Index
Premières communautés
Européens
Révolution industrielle
État providence et planification descendante
Émergence du développement économique communautaire
Révolution « pas si tranquille »
Force vive
Un rêve simple et puissant