L’innovation sociale : Les marches d’une construction théorique et pratique

Organization
Presse de l'Université du Québec

Auteure +
Benoît Lévesque, Jean-Marc Fontan, Juan-Luis Klein

An: 2014

Il y a 30 ans, l’innovation n’était évoquée qu’au regard du concept d’innovation technologique, s’inscrivant dans une vision du monde qui privilégiait la croissance économique. Or la crise du mode de régulation fordiste, au début des années 1980, est venue ébranler ce modèle. Des organisations et des groupes ont expérimenté d’autres façons de produire de la richesse, et des chercheurs se sont intéressés à ces réagencements sociaux et aux nouvelles pratiques qui en ont découlé. C’est dans cet esprit que Benoît Lévesque et divers collaborateurs proches des milieux sociaux ont construit l’approche québécoise de l’innovation sociale, qui aujourd’hui fait école.

Ce sont les différentes marches de cette trajectoire intellectuelle qui sont exposées dans ce livre, de l’émergence des innovations sociales jusqu’aux limites des transformations provoquées par celles-ci. Sont d’abord présentées les bases conceptuelles de l’innovation sociale, puis la façon dont celle-ci s’érige en acteur majeur de la transformation du modèle québécois. Des analyses plus circonscrites montrent l’utilité de cette approche qui intègre le social et l’économique, sans tomber dans une vision idéalisée. Enfin, l’ouvrage ouvre la voie au renouvellement de la réflexion sur l’innovation sociale, soulignant le besoin d’amorcer une nouvelle vague d’innovations pour contrer la crise actuelle qui affecte l’ensemble du système capitaliste.

Tables des matières

■   LISTE DES ENCADRÉS, FIGURES ET TABLEAUX
■   LISTE DES ACRONYMES ET DES SIGLES
■   INTRODUCTION

■   PARTIE 1 : La construction théorique : les bases fondatrices

  1. La « théorie » de la régulation, du rapport salarial au rapport de consommation : un point de vue sociologique
    1.   Le rapport salarial et le fordisme
    1.1.   Centralité du rapport salarial et originalité de la notion
    1.2.   Rapport contrasté et multidimensionnel
    1.3.   Alternatives au rapport salarial fordiste et choix stratégiques
    2.   Les rapports de consommation et le providentialisme
    2.1.   Insuffisance du rapport salarial dans la régulation étatique
    2.2.   Rapport de consommation et providentialisme
    2.3.   Rapport de consommation et entreprises
    3.   Le rapport entre structure et acteurs
    3.1.   Ni structuralisme ni individualisme méthodologique
    3.2.   Quelques réserves concernant le rapport entre structure et acteurs
    Conclusion
  2. Le mouvement populaire et communautaire : de la revendication au partenariat (1963-1992)
    1.   La première génération : les comités de citoyens et la revendication
    2.   La deuxième génération : les groupes populaires (ou groupes autonomes de services)
    3.   Les organismes communautaires et le partenariat, une nouvelle génération ?
    3.1.   De la concertation au partenariat
    3.2.   Partenariat dans le développement local
    3.3.   Partenariat en santé mentale
    3.4.   Vers un nouveau modèle de développement ?
    Conclusion
  3. La modernisation sociale des entreprises : diversité des configurations et modèle québécois
    1.   Les dimensions de l’entreprise
    1.1.   Rapports sociaux et modèles de développement
    1.2.   Entreprise-institution
    1.3.   Entreprise-organisation
    2.   Les configurations (ou « modèles ») d’entreprise
    3.   Le modèle québécois : un modèle pluriel ?
    Conclusion
  4. Les systèmes industriels localisés : état de la recherche
    1.   Le district industriel
    1.1.   Origine de la notion de district industriel
    1.2.   Définition
    1.3.   Caractéristiques
    2.   Le système local de production et d’innovation
    2.1.   Définition
    2.2.   Origine des systèmes locaux de production
    2.3.   Caractéristiques plus ou moins variables d’un système à l’autre
    3.   Les technopoles et les parcs scientifiques
    3.1.   Définition
    3.2.   Origine des technopoles et parcs scientifiques
    3.3.   Deux stratégies de développement
    3.4.   Caractéristiques
    Conclusion

■   PARTIE 2 : L’économie sociale : le tremplin d’une nouvelle perspective

  1. L’économie sociale et l’innovation : l’approche de la régulation, au coeur de la construction québécoise de l’économie sociale
    1.   L’approche du CRISES
    1.1.   Mouvements sociaux, organisations et institutions
    1.2.   Innovation sociale
    1.3.   Modèle de développement : régulation, coordination, gouvernance
    2.   L’économie sociale au CRISES
    2.1.   Définition de l’économie sociale
    2.2.   Économie sociale et innovations sociales
    2.3.   Économie sociale et modèles de développement
    2.4.   « Modèle » québécois d’économie sociale
    Conclusion
  2. Les entreprises d’économie sociale plus porteuses d’innovations sociales que les autres ?
    1.   D’un collectif à un centre interuniversitaire de recherche sur les innovations sociales
    2.   Les innovations sociales au coeur de la nouvelle économie capitaliste
    3.   L’économie sociale et les innovations sociales
    Conclusion
  3. L’économie sociale au Québec : éléments théoriques et empiriques pour le débat et la recherche
    1.   L’approche théorique et l’historique du concept
    2.   Le contexte institutionnel québécois
    2.1.   Initiatives de la société civile
    2.2.   Reconnaissance de l’économie sociale par l’État
    3.   Un bref aperçu de l’économie sociale au Québec
    Conclusion
  4. L’économie sociale au Québec à travers les crises structurelles et les grandes transformations (1850-2008)
    1.   Entre l’autonomie communautaire et l’intégration au marché (1850-1890)
    2.   Une économie sociale libérale face au capitalisme de monopole (1890-1930)
    3.   La crise du libéralisme et la tentation corporatiste (1930-1960)
    4.   L’émergence d’un modèle québécois de type fordiste (1960-1980)
    5.   La crise du modèle fordiste québécois et l’émergence d’une économie sociale plurielle (1980-2007)
    5.1.   Repositionnement des acteurs et reconnaissance institutionnelle de l’économie sociale
    5.2.   Économie sociale plurielle
    Conclusion

■ PARTIE 3 : Les applications sectorielles et transversales

  1. L’innovation dans le développement économique et le développement social
    1.   Les innovations et le développement économique
    1.1.   De la science et de la technique à l’innovation
    1.2.   Des systèmes d’innovation aux systèmes de production
    1.3.   Innovations et transformations sociales
    2.   Les innovations et le développement social
    2.1.   Des nouveaux mouvements sociaux à la société civile
    2.2.   État-providence : nouvelle architecture institutionnelle et économie plurielle
    3.   Des passerelles pour une nouvelle économie plurielle et mixte
  2. La contribution de la « nouvelle sociologie économique » à l’analyse des territoires sous l’angle de l’économie plurielle
    1.   La socioéconomie et la sociopolitique des territoires
    1.1.   Effets de la proximité géographique et organisationnelle
    1.2.   Gouvernance territoriale et économie sociale
    2.   La contribution de la « nouvelle sociologie économique » (NSÉ)
    2.1.   Économie sociale et solidaire comme économie plurielle
    2.2.   Économie comme construction sociale : une économie également plurielle ?
    2.2.1.   De l’individu socialement situé à l’organisation
    2.2.2.   Des acteurs individuels et collectifs aux institutions
    Conclusion
  3. L’institutionnalisation des services québécois de garde à la petite enfance à partir de l’économie sociale : un processus qui s’échelonne sur plusieurs décennies
    1.   Les services de garde à la petite enfance en 2011 : nombre de places et qualité
    1.1.   Aperçu des diverses catégories de services de garde à la petite enfance
    1.2.   Qualité supérieure des services de garde relevant de l’ÉSS
    2.   Les principales étapes de l’institutionnalisation des services de garde relevant de l’ÉSS
    2.1.   Construction de la demande, mobilisation et expérimentation, auto-institutionnalisation et préinstitutionnalisation (1968-1978)
    2.2.   Institutionnalisation partielle : des avancées à petits pas (1979-1995)
    2.3.   Création des CPE, d’une « pleine » institutionnalisation à son inflexion (1997-2011)
    Conclusion
  4. L’innovation sociale dans le contexte du « modèle québécois » : acteurs, composantes et principaux défis
    1.   Les innovations sociales et l’environnement institutionnel : jalons théoriques et historiques
    2.   Le cas québécois
    2.1.   Innovations sociales dans un modèle québécois renouvelé en 1980
    2.2.   Acteurs de l’innovation sociale : la part des acteurs sociaux
    2.3.   Vers des systèmes interreliés d’innovation sociale
    3.   Les défis posés à l’innovation sociale : le besoin de régénération
    Conclusion

■ PARTIE 4 : Vers un nouveau modèle

  1. Repenser le modèle québécois de développement
    1.   Les résultats et les défis du modèle québécois
    2.   Repenser l’économie
    3.   Réintégrer la dimension territoriale et les solidarités de proximité
    4.   Repenser les institutions
    5.   Un modèle québécois durable
  2. Une gouvernance partagée et un partenariat institutionnalisé pour la prise en charge des services d’intérêt général
    1.   Le paradigme État-marché : réussites et défaillances
    2.   Un nouveau paradigme misant sur le partenariat et une gouvernance partagée
    3.   Les principaux défis de la gouvernance et du partenariat
    3.1.   Défis de la nouvelle gouvernance partagée
    3.2.   Défis du partenariat institutionnalisé
    Conclusion
  3. La nouvelle valeur publique, une alternative à la nouvelle gestion publique ?
    1.   La nouvelle gestion publique (new public management)
    1.1.   NPM, un ensemble relativement cohérent d’idées
    1.2.   NPM, un ensemble de réformes et d’innovations
    2.   Les limites du NPM et la théorie de la valeur publique comme alternative
    2.1.   Limites des réformes et des innovations relevant du NPM
    2.2.   À la recherche de solution de rechange au NPM
    2.3.   « Théorie » de la valeur publique
    2.4.   Gouvernance collaborative
    2.5.   Innovations ouvertes et collaboratives
    Conclusion
  4. Un monde qui se défait, un monde à reconstruire
    1.   Une crise multidimensionnelle : un monde qui se défait
    2.   Un monde à reconstruire, des raisons d’espérer
    2.1.   Reconstruire par en haut : vers une autre mondialisation ?
    2.2.   Reconstruire par en bas : l’exemple de l’économie sociale et solidaire
    Conclusion

■   ÉPILOGUE
■   BIBLIOGRAPHIE
■   NOTICES BIOGRAPHIQUES

■   INDEX ONOMASTIQUE