Centraide Montréal s’allie à cinq fondations privées pour lutter plus efficacement contre la pauvreté

octobre 26, 2015

le projet impact collectifL’organisation philanthropique, Centraide du Grand Montréal, vient d’annoncer ce matin la création d’un partenariat avec les fondations Mirella et Lino Saputo, Lucie et André Chagnon, Dollar d’argent, la fondation de la famille J.W. McConnell, et celle du Grand Montréal.

Dotée d’un financement de 17 millions de dollars sur une période de cinq ans, cette alliance vise à accentuer l’investissement dans certains quartiers montréalais afin de réduire le taux de pauvreté de Montréal, qui s’élève à près de 25%.

Lutter plus efficacement contre la pauvreté

Cette volonté d’oeuvrer ensemble, qui constitue une première au Québec selon Centraide, devrait permettre de mieux répondre aux besoins des communautés. «La façon dont les bailleurs de fonds travaillaient en silo n’était pas optimale, nous ont-elles dit», raconte Lili-Anna Pereša, la PDG de l’organisation. En effet, les organismes sur le terrain sont souvent contraints de passer beaucoup de temps à faire de la reddition de comptes, à remplir des demandes de subventions, et à tenter de satisfaire des attentes qui diffèrent parfois selon les bailleurs de fonds, alors qu’ils préfèreraient se concentrer sur la mise en place de programmes.

Le modèle ayant atteint ses limites, Centraide et ses fondations associées se rassemblent pour gagner en efficience et en impact. Faire travailler ensemble des organisations qui n’en ont pas l’habitude les obligera à sortir de leur zone de confort. Mais, les fondations se sentent prêtes à aller plus loin. «La pauvreté est un problème complexe, souligne Claude Chagnon, président de la Fondation Lucie et André Chagnon. Agir séparément serait contre-productif.»

Changement de méthode

Le partenariat innove aussi en optant pour une nouvelle approche à la fois plus souple, plus ouverte et plus ascendante. «Ce sont les quartiers qui vont nous exprimer leurs besoins et nous, nous appuierons leurs visions, indique Mme Pereša. Les projets seront évalués mais nous également.»

La transformation passera aussi par l’encouragement à l’innovation et à l’expérimentation sociale sur le terrain. «Si on veut des résultats différents, il faut agir différemment, affirme Claude Chagnon. Il ne faut pas avoir peur d’expérimenter et d’essayer.» Les leçons tirées serviront aux autres quartiers, la question du transfert des connaissances ayant été intégrée au projet. Au final, il s’agit donc d’évoluer du rôle de donneur de subventions à celui d’agent de changement.

Centraide ne s’est pas fixée d’objectif précis à atteindre en terme de taux de pauvreté, mais souhaite réitérer le succès obtenu dans le quartier Saint-Michel, où elle et d’autres bailleurs de fonds ont plus que doublé leurs investissements entre 2002 et 2012. Dans le même temps, le taux de pauvreté a diminué de 41% à 35%, alors que l’immigration a augmenté. Et, le taux de personnes n’ayant pas complété leurs études secondaires s’est réduit de 46% à 35%.

Source: Les Affaires