En février 2020, le Réseau canadien de DÉC a publié une déclaration de solidarité avec les chefs héréditaires, les membres de la communauté et les défenseurs de la terre de la nation Wet’suwet’en.
Après dix-neuf mois, la situation n’a pas beaucoup changé. Les défenseurs de la terre continuent à s’opposer à la construction du gazoduc Coastal GasLink. De leur côté, le gouvernement et le secteur des entreprises ignorent ces revendications et déploient une police militarisée pour expulser par la force les peuples autochtones de leurs propres terres. Cependant, la situation se déroule, cette fois-ci, juste après les inondations et les glissements de terrain sans précédent qui ont ravagé le territoire ainsi qu’une grande partie de la Colombie-Britannique, sans parler de la pandémie qui est loin de prendre fin. Tout ceci expose avec une clarté frappante la relation entre le colonialisme, la crise climatique et la quête effrénée de profit de l’industrie extractive.
Depuis février 2020, l’équipe, le conseil d’administration et les membres du RCDÉC ont entamé plusieurs processus destinés à approfondir notre compréhension collective du colonialisme de peuplement et de la suprématie blanche. Dans notre Théorie du changement, nous nous sommes engagés à mettre en place « une approche intersectionnelle, intersectorielle et collaborative » visant une libération collective qui nous permette de bâtir un monde où « des collectivités durables, inclusives et équitables [décident] de leurs propres avenirs ». Dans nos Priorités politiques, nous désignons la réconciliation, le dialogue de nation à nation et la Déclaration des Nations Unies sur les droits des peuples autochtones (DNUDPA) comme principes directeurs de notre travail. Tout au long de notre parcours d’apprentissage interne de l’anti-oppression, l’équipe et le conseil d’administration se sont demandé comment des forces telles que le racisme systémique, le patriarcat et le colonialisme pouvaient resurgir dans notre travail. Tous ses engagements ont renforcé notre résolution à agir pour la décolonisation et la justice économique.
L’autodétermination est au cœur du développement économique communautaire. Le consentement préalable, libre et éclairé des chefs héréditaires, qui selon la loi et la gouvernance de la nation Wet’suwet’en sont responsables de prendre les décisions concernant les terres ancestrales, n’a toujours pas été obtenu. C’est pourquoi, nous réaffirmons notre solidarité avec les chefs héréditaires, les membres de la communauté et les défenseurs de la terre de la nation Wet’surette’en.
Nous partageons notre déclaration ci-après. (Veuillez noter que nous avons mis à jour notre liste de ressources .)
20 février 2020 – Nous reconnaissons la souveraineté de la nation Wet’suwet’en sur ces terres non cédées et que tous les chefs héréditaires des cinq clans Wet’suwet’en ont rejetés le pipeline Coastal GasLink de TC Énergie. Nous demandons à la GRC de se retirer immédiatement des territoires Wet’suwet’en.
Le gouvernement canadien s’est engagé à rétablir les relations avec les peuples autochtones. Les titres de propriété autochtone sont protégés par la constitution canadienne et ont été maintenus par des décisions de la Cour Suprême du Canada. Tant la Déclaration des Nations Unies sur les droits des peuples autochtones (UNDRIP – appuyée par le Canada en 2016 et par la C.-B. en 2019) que la Commission de vérité et réconciliation du Canada affirment le principe fondamental du « consentement préalable, libre et éclairé » non seulement des conseils de bande élus, mais aussi des clans et des chefs héréditaires. Nous demandons aux gouvernements fédéral et provincial de respecter UNDRIP en honorant le droit de la nation Wet’suwet’en au consentement préalable, libre et éclairé et de négocier avec la nation Wet’suwet’en sur une véritable base de nation à nation.
Avec un respect profond pour les connaissances traditionnelles autochtones, le RCDÉC reconnaît les liens inextricables entre le capitalisme extractif et le colonialisme, et milite pour des leviers économiques du changement qui contribue au bien-être communautaire et environnemental.
Le peuple Wet’suwet’en se tient debout pour protéger les terres et les eaux et pour démontrer au monde ce que ça signifie de définir le futur par des approches démocratiques, participatives et communautaires. Ce faisant, ils affirment aussi la souveraineté sur le soin et la conservation de notre demeure commune — la définition originale « d’économie ».
Les coûts de construction à eux seuls pour le gazoduc Coastal GasLink sont estimés à 6,6 milliards de dollars. Le montant ne tient pas compte de la dépense du déploiement de la GRC; et n’inclus pas non plus les milliards de dollars en subventions que le gouvernement canadien paie à l’industrie pétrolière et gazière chaque année.
Certaines Premières Nations Wet’suwet’en ont signé des ententes sur les répercussions et les avantages et obtiendraient des occasions économiques pour leurs communautés. Mais imaginez si un investissement équivalent était plutôt fait uniquement dans une transition pour une économie écologique créée par la coopération et la décolonisation. Nous serions en mesure d’aborder la crise climatique avec les ressources et l’urgence qu’elles exigent, tout en donnant l’accès à des services communautaires essentiels et à du travail décent.
Dans cette ère de crise climatique, il est plus important que jamais auparavant que les décisions qui ont un impact sur les communautés soient ancrées dans les connaissances locales et menées par des communautés. Les défenseurs de la terre Wet’suwet’en nous apprennent tous comment défendre une réalité économique qui honore la terre et tous les êtres et qui priorise le bien-être communautaire plutôt que les profits du secteur privé.
Nous demandons des investissements afin de créer une société où toutes les personnes et les communautés, maintenant et dans le futur, puissent avoir une bonne qualité de vie. Nous demandons à nos membres, collaborateurs, amis et alliés de se joindre en solidarité avec la nation Wet’suwet’en en condamnant la violence coloniale continue contre les peuples et les communautés autochtones, incluant le retrait forcé et en encourageant les voix et les actions des défenseurs de la terre et leurs alliés.
Solidairement,
Le Réseau canadien de développement économique communautaire
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- Consulter le site Web Gidimt’en Yintah Access pour lire des articles et visionner des vidéos sur la situation en première ligne
- Lire l’analyse de < Arrière