L’Organisation des Nations Unies met en place un groupe de travail interinstitutions sur l’économie sociale et solidaire

octobre 10, 2013

La réunion de fondation du groupe de travail interinstitutions sur l’économie sociale et solidaire (ESS) de l’ONU a eu lieu à Genève le 30 septembre 2013. Ce nouveau partenariat interinstitutions vise à aider les pays, à mobiliser les volontés politiques et à renforcer la dynamique nécessaire vers l’intégration de la question de l’ESS dans les cadres politiques nationaux et internationaux.

Le groupe de travail interinstitutions sur l’économie sociale et solidaire (ESS) découle directement des travaux menés lors de la conférence de l’Institut des Nations Unies pour le développement social (UNRISD), Potential and Limits of Social and Solidarity Economy,  qui s’est tenue en mai 3013. Dans le cadre de cette conférence, des chercheurs, des décideurs politiques et des intervenants de la société civile ont discuté des façons dont l’ESS peut contribuer au développement local, à la sécurité alimentaire, à l’égalité des genres, à la protection de l’environnement et à la prestation de soins de santé.

Les agences de l’ONU conjuguent leurs efforts pour mieux faire connaître l’ESS

Dans le cadre de la conférence du mois de mai, des agences de l’ONU, dont l’UNRISD, la FAO, l’OIT, le PNUD et l’ONU-SLNG, ont convenu de la nécessité de renforcer la sensibilisation et la visibilité de l’économie sociale et solidaire à l’intérieur du système des Nations Unies, car force est de constater qu’au sein même de l’ONU l’intérêt pour l’ESS tend à être fragmenté et ne coïncide pas avec l’intérêt qu’elle suscite parmi d’autres sphères du développement communautaire.

« L’économie sociale et solidaire » ou ESS fait référence à des organisations ayant des objectifs économiques, sociaux et souvent environnementaux explicites et comprend différentes formes de coopération et de solidarité. Ceci englobe par exemple, les coopératives, les groupes d’entraide de femmes, les entreprises sociales ou communautaires, les réseaux du commerce équitable et les associations de travailleurs de l’économie informelle.

Mondialement, ces formes alternatives de production, de financement et de consommation se multiplient en réponse aux crises sociales, économiques et environnementales et aux contextes de vulnérabilité. De nombreux gouvernements et organismes régionaux reconnaissent le potentiel de développement de l’ESS et mettent en place des initiatives qui assurent l’émergence d’un environnement favorable aux entreprises et organismes d’ESS.

Alors que l’ONU examine l’ébauche du Programme de développement post-2015 (l’agenda post-2015) et étant donné la recherche d’options complémentaires en matière de développement qui encouragent simultanément le dynamisme économique, la protection sociale et environnementale et l’empowerment sociopolitique, il est manifestement temps que le système des Nations Unies porte une attention coordonnée au potentiel de l’ESS.

« En ce moment, à l’ONU, tous les regards sont tournés vers l’élaboration du programme de développement post-2015. Au DAES, [nous] sommes activement engagés dans le processus et nous essayons, chaque fois que cela est possible et pertinent, de souligner le rôle des coopératives et de l’ESS dans sa contribution au développement socioéconomique. Nous avançons cette idée non pas comme un concept théorique, mais comme une étape très concrète et pratique et comme un ensemble de mesures politiques », a déclaré Madame Wenyan Yang (chef du Service des aspects sociaux du développement à la Division pour la politique sociale et le développement, ONU-DAES).

Les membres, les objectifs et les activités du groupe de travail

La réunion de fondation du groupe de travail interinstitutions sur l’économie sociale et solidaire (ESS) rassemblait les organisateurs (l’UNRISD, l’OIT, le Bureau de Représentation du PNUD à Genève et l’ONU-SLNG) et les représentants de plusieurs autres agences : la FAO, le Programme spécial de recherche et de formation concernant les maladies tropicales (TDR), l’ONUSIDA, l’ONU-DAES, l’UNESCO, le PNUE, l’ONUDI, l’ONU Femmes, le PAM et l’OMS.

Au cours de cette rencontre aussi constructive qu’inspirante, les participants se sont entendus sur les objectifs, les rôles et les activités du groupe de travail. Parallèlement à son engagement pour la réalisation de l’objectif visant à aider les pays, à mobiliser les volontés politiques et à renforcer la dynamique nécessaire vers l’intégration de la question de l’ESS dans les cadres politiques nationaux et internationaux, les membres entreprendront des activités en collaboration dans le but de :

  • mieux faire connaître les entreprises et les organismes d’économie sociale et solidaire;
  • promouvoir les connaissances en matière d’économie sociale et solidaire et consolider les réseaux d’ESS;
  • encourager l’émergence d’un environnement institutionnel et politique favorable à l’ESS;
  • assurer la coordination des efforts internationaux et renforcer et établir des partenariats.

Les activités du groupe de travail tiendront compte des priorités et des réalités nationales, en concertation avec des partenaires nationaux.

Recenser le travail de l’ONU en matière d’ESS

Les membres du groupe de travail s’emploient à répertorier le travail lié à l’ESS actuellement en cours au sein du système des Nations Unies, par exemple : la recherche de l’UNRISD sur l’ESS, le travail de l’Unité des coopératives et de l’Académie sur l’économie sociale et solidaire de l’OIT, le travail sur les monnaies complémentaires de l’ONU-SLNG, le travail du PNUD sur l’économie sociale en Asie centrale et en Amérique latine, le travail de la FAO sur les coopératives et organisations de producteurs, le travail de l’ONUDI avec les jeunes créateurs d’entreprises intégrant des objectifs sociaux et environnementaux.

Selon M. José Manuel Salazar-Xirinachs (Directeur exécutif du Secteur de l’emploi de l’OIT), « une réponse durable aux crises actuelles devrait promouvoir des instruments qui font progresser la réalisation d’objectifs sociaux et économiques tout en encourageant la solidarité. De nombreuses agences des Nations Unies partagent ce style d’approche intégrée. Le potentiel des organisations et des entreprises d’ESS peut s’avérer essentiel compte tenu de ce contexte particulier ».

Le RCDÉC apportera son soutien à ce groupe de travail par le biais de notre réseau international, le RIPESS, afin qu’il devienne un tournant décisif dans la consolidation d’un nouveau cadre de développement axé sur la vie et non sur le profit. Parmi les résultats prévus de la 5e Rencontre internationale de l’économie sociale et solidaire qui se déroulera à Manille, on compte un document contenant des recommandations et des engagements du mouvement de l’ESS à l’intention de ce groupe de travail et des Objectifs du millénaire pour le développement post-2015. Ce document découlera du dialogue entre des gouvernements et des agences de l’ONU organisé le dernier jour de la rencontre.

Pour plus d’informations sur le travail de l’UNRISD en matière d’ESS, veuillez consulter le site Web suivant : www.unrisd.org/sse

Article tiré de unrisd.org