Article de blogue, RCDÉC

Progresser avec l’innovation sociale et la finance sociale

février 7, 2023

La réunion inaugurale du Conseil consultatif sur l’innovation sociale (CCIS) a eu lieu mercredi dernier.

La création du Conseil était l’une des 12 recommandations de la Stratégie d’innovation sociale et de finance sociale (IS/FS) Pour l’innovation inclusive. 

Après près de 15 ans à titre de Directeur général du RCDÉC, j’ai mené plus que ma part de réunions, mais peu où une ministre fédérale est une participante! J’étais donc un peu plus nerveux que d’habitude pour présider la première réunion du Conseil, car la création du Conseil est une étape très importante et attendue de longue date dans ce programme ambitieux pour le changement. 

La stratégie a été lancée à la fin août 2018, après près d’un an de participation et de délibérations par un groupe directeur sur la co-création. Le gouvernement a agi rapidement pour fournir du financement pour le Fonds de finance sociale et le Programme de préparation à l’investissement, soit seulement quelques mois plus tard dans l’énoncé économique de l’automne 2018.  Mais depuis lors, nous avons eu deux élections, deux nouveaux ministres, et une pandémie, ce qui a considérablement ralenti le progrès. 

Le RCDÉC a prôné de l’action sur les 12 recommandations depuis la publication du rapport.  La création du Conseil est une étape clé, car comme le reconnaît la Recommandation de l’OCDE sur l’économie sociale et solidaire et l’innovation sociale, un cadre institutionnel qui facilite la participation des parties prenantes, qui incluent des groupes sous-représentés, pour l’élaboration et la mise en œuvre de politiques publiques est crucial pour assurer leur pertinence et leur succès. 

La Recommandation de l’OCDE dit aussi que le cadre institutionnel est idéalement co-créé avec des parties prenantes telles que des organisations-cadres de groupes de parties prenantes qui font partie de l’écosystème plus large. Le CCIS n’est pas un groupe de co-création, c’est un conseil consultatif pour le gouvernement, mais c’est un mécanisme important de rétroaction. 

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Dans le cadre du rôle du Conseil de fournir de la rétroaction des parties prenantes au gouvernement, nous compterons sur les organismes à vocation sociale, les innovatrices et innovateurs sociaux et les leaders du secteur pour continuer de nous dire ce qui est nécessaire. 

Le RCDÉC a convoqué le Groupe sur l’économie citoyenne depuis plus d’une décennie exactement pour cette raison :  parce que pour que la Stratégie d’innovation sociale et de finance sociale réussisse, il doit y avoir une cohérence dans le secteur comme fondation pour des partenariats gouvernementaux efficaces. 

La Stratégie fédérale d’innovation sociale et de finance sociale est conçue pour les organismes à vocation sociale (OVS), la gamme diverse d’organisations y compris les organismes de bienfaisance, les OSBL, les coopératives et les entreprises privées qui font progresser une mission sociale ou environnementale.

Il y en a plusieurs au Canada, et les structures légales dont nous parlons lorsque nous faisons référence aux OVS ne sont pour la plupart pas nouvelles (même s’il y en a des plus nouvelles, comme les Community Contribution Companies, les Community Interest Companies ou les coopératives multipartites).  Mais elles sont mal reconnues comme modèles d’affaires et font trop souvent face à des obstacles structurels ou liés à la sensibilisation pour accéder au capital, aux programmes de développement d’entreprises ou à d’autres occasions qui peuvent les aider à croître. 

Lorsqu’elles sont des entreprises qui réussissent, elles font quelque chose de miraculeux :  elles changent le but, les incitatifs et la responsabilité dans l’économie vers ce dont nous avons besoin au 21e siècle :  de la prospérité plus équitable et du bien-être plus durable. 

C’est ce sur quoi portent l’innovation sociale et la finance sociale : sortir des silos dans lesquels nous nous retrouvons pour corriger les systèmes qui créent l’exclusion et la destruction de l’environnement et permettre aux Canadiens et Canadiennes d’agir dans leurs communautés pour notre intérêt commun. 

Lors du Sustainable Finance Forum sur la colline Parlementaire en novembre dernier, le premier ministre Trudeau a dit que la stratégie permettra aux Canadiens et Canadiennes et aux organisations communautaires d’avoir un plus grand impact sur la définition du futur du Canada, pour que nous puissions tous et toutes créer une économie qui fonctionne pour toute la population canadienne. 

C’est mon souhait pour cette Stratégie et le Conseil. 

La ministre Gould a dit qu’elle croit que c’est l’économie que la population canadienne souhaite avoir, mais que nous devons faire un meilleur travail afin de sensibiliser les personnes à son sujet.  Je crois qu’elle a raison, et c’est un appel à l’action pour le secteur d’intéresser le public et de créer du soutien.  C’est de cette façon que nous catalyserons la vraie force pour le changement, qui n’est pas le gouvernement, mais les personnes.

Continuons de créer des circonstances favorables pour une Stratégie de l’innovation sociale et de la finance sociale réussie au Canada. 

Michael Toye

Directeur général
Réseau canadien de DÉC

Mike Toye (il/lui) vit sur le territoire traditionnel des Abénakis et de la Confédération Wabanaki, dans le centre-sud du Québec. Sa participation au Réseau canadien de développement économique communautaire a débuté en 2000, et il en est le directeur général depuis 2008. Il a été consultant en développement économique communautaire et en économie sociale dans deux coopératives de travail qu’il a cofondées, auteur de nombreux articles et rapports, co-éditeur du livre Community Economic Development: Building for Social Change, conférencier, chercheur et analyste politique pour la Bibliothèque du Parlement.