Un aller-retour outre-Atlantique? Stewart Perry sur le mainstreaming du DÉC

août 12, 2013

Plus tôt ce printemps, j’ai été agréablement surpris de lire un nouveau rapport de recherche préparé par Localise West Midlands qui examine la façon dont le développement économique local et communautaire peut s’étendre et ainsi contribuer à créer des espaces plus prometteurs, socialement plus justes et plus diversifiés.

J’ai été particulièrement frappé par qualité de l’analyse documentaire des données probantes pour le DÉC, l’une des plus approfondies qu’il m’ait été donné de lire depuis bien longtemps. Je souhaitais néanmoins avoir l’avis d’un expert. J’ai donc demandé à Stewart Perry, membre à vie honoraire du RCDÉC, de lire ce document et de me dire à quel point il serait pertinent auprès d’un public nord-américain

En sa qualité de conseiller en politiques et de concepteur et gestionnaire d’institutions de DÉC, Stewart est l’un des pionniers du DÉC aux États-Unis et au Canada. À la tête du (U.S.) Center for Community Economic Development, il a participé à la création de la première institution financière de DÉC, la Massachusetts Community Development Finance Authority. Il a également contribué à mettre sur pied la première société de développement économique communautaire au Canada, la New Dawn Enterprises, et a dirigé le Community Economic Development Center au Cap-Breton en Nouvelle-Écosse. Consultant, chercheur et auteur, Stewart s’est actuellement spécialisé en finance communautaire et en finance de développement en tant qu’associé du Centre canadien pour le renouveau communautaire.

Stewart a généreusement accepté de lire ce rapport et de nous confier ses commentaires :

  • Ce rapport constitue un apport essentiel à la documentation démontrant que le DÉC entraîne toute une gamme de répercussions déterminantes, que ce soit au niveau économique ou social. Il étend l’analyse au cadre général de l’effort de localisation économique.
  • C’est une analyse rigoureuse et perspicace.
  • L’un des avantages connexes tient du fait que ce rapport examine ce que l’on pourrait appelé « l’autre camp » du débat : le fait que les grandes corporations accomplissent le travail important, par exemple. Il cite des faits en faveur de « l’autre camp », mais les analyse rigoureusement.
  • Il reconnaît et utilise le principe fondamental selon lequel, au niveau local, les conditions sociales et économiques sont inextricablement et visiblement liées; elles sont enchevêtrées de telle façon qu’il faut en tenir compte dans chaque programme et chaque politique. Cette évidence n’est cependant pas toujours souvent reconnue en tant que telle.
  • Ce rapport contient des observations judicieuses sur la relation entre l’idée qui sous-tend l’entreprise sociale et la réalité de celle-ci en ce qui a trait au DÉC – l’idée étant une stratégie indispensable, mais limitée dans ce qui doit être un effort beaucoup plus ambitieux.
  • Ce rapport aurait gagné à examiner des publications états-uniennes plus anciennes, comme le livre d’Avis Vidal, Rebuilding Communities (1992).
  • Pour un public nord-américain, le quelques éléments de vocabulaire aurait besoin d’explication ou de traduction, p. ex. :
    • est-ce que high street (UK) équivaut à downtown (US) ou commercial district (US), soit rue principale, centre-ville?
    • inward investment  (UK) – importation d’une industrie extérieure et de ses filiales, soit plusieurs traductions possibles : investissement extérieur, investissement étranger, investissement exogène.
    • the spend (UK) équivaut à the expenditure (US), plus particulièrement les dépenses du budget gouvernemental, soit dépenses ou dépenses publiques.
    • multiples (UK) équivaut à chain stores (US), soit distributeurs, grands distributeurs?
  • J’ai été frappé par l’analyse de quelques résultats contradictoires et difficiles à évaluer, par exemple qui desservirait au mieux une population locale : les petits magasins locaux ou une chaîne de supermarchés? Certaines conclusions sont fascinantes et tout à fait nouvelles pour moi.

D’après les commentaires de Stewart, on peut conclure que ce rapport constitue un apport substantiel à la littérature existante et que nous devrions en tirer profit ici en Amérique du Nord.

J’invite les autres membres du RCDÉC à lire ce rapport et à échanger leurs points de vue sur l’état des connaissances et des données probantes concernant le DÉC. Veuillez vous connecter ou vous inscrire pour publier vos commentaires.

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