L’approvisionnement social

mars 26, 2019

Ethel Côté Quand des leaders de l’économie publique, privée et sociale montent à bord du train de l’approvisionnement social, c’est qu’il y a du potentiel!

Toute entreprise cherche de nouvelles opportunités de marché pour demeurer en affaires et la croissance de ses ventes est capitale. Si plusieurs d’entre elles visent la profitabilité à tout prix, certaines organisations à but non lucratif, coopératives et entreprises privées à mission sociale utilisent des stratégies d’affaires pour atteindre leurs objectifs sociaux. En plus de générer des revenus par la vente de leurs biens et de leurs services, elles cherchent à investir dans le bien commun tout en créant de l’impact social, économique, culturel, voire même environnemental. On parle ici d’achats ou d’approvisionnement social.

En ayant recours aux structures et aux outils d’achats existants, l’approvisionnement social permet aux gouvernements, aux entreprises privées, aux institutions et aux organisations communautaires d’utiliser leurs achats pour faire une différence.

Ces achats sont plus que des transactions monétaires, ils représentent des façons originales de transformer une part de leurs activités commerciales en valeur sociale. Est-ce que notre pouvoir d’achat serait une nouvelle façon de redonner à la communauté? Est-ce une façon de devenir des philanthropes 2.0?

Bâtir des communautés plus fortes

Si l’approvisionnement social ne peut régler tous les problèmes sociaux et économiques, il fait néanmoins une grande différence en utilisant notre pouvoir d’achat pour créer et maintenir des emplois de qualité à l’intention des gens marginalisés par le milieu du travail. Ce faisant, il contribue à bâtir des communautés plus fortes.

Tous les paliers de gouvernement s’activent avec des règlements municipaux, des stratégies provinciales, des mandats ministériels et des projets de loi fédéraux. Au fédéral, la lettre de mandat adressée à la ministre de Services publics et Approvisionnement Canada (SPAC) fait mention de la valeur sociale comme un des objectifs de la modernisation du processus d’approvisionnement du gouvernement. Sur le plan législatif, s’il est adopté, le projet de loi C-344 permettra à SPAC d’ajouter la valeur sociale comme critère de sélection aux projets fédéraux d’investissement en infrastructure. Déjà des institutions, notamment des universités, des collèges et des hôpitaux alignent leurs pratiques commerciales à leurs objectifs de viabilité et de développement communautaire. En plus de leurs commandites et de leurs dons, plusieurs entreprises privées modifient leurs pratiques d’achat en intégrant des entreprises sociales à leur liste de fournisseurs.

Pour être au fait de l’offre de biens et de services des entreprises collectives au Québec, il faut visiter la plateforme Akcelos.

Il faut aussi se rendre sur le site Buy Social Canada (www.buysocialcanada.com), seul organisme national indépendant de certification pour les entreprises sociale et les acheteurs.

SOURCE : Le Devoir


Ethel Côté

Ethel Côté est impliquée dans l’économie sociale solidaire depuis 30 ans. Fondatrice de mécènESS, Ethel est intéressée par les diverses stratégies de collecte de fonds pour le bien commun. Elle a été choisie Champion of Women’s Economic Empowerment 2015 par ONU Femmes et est une référente en économie sociale pour l’association Quartier du monde et le Réseau des entrepreneures solidaires. Elle a un diplôme d’études supérieures en développement économique communautaire de l’Université Concordia et un certificat en développement rural de l’Université Laval et de l’Université de la Saskatchewan. Ethel est coprésidente de l’Alliance économique francophone, administratrice de Coop Zone, de l’Institut Panafricain pour leDéveloppement et du Centre espoir Sophie. Elle est aussi présidente de l’entreprise d’économie sociale artistique Compagnie Vox Théâtre.

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