Nous vous invitons à participer à l’assemblée générale annuelle (AGA) du RCDÉC! Veuillez inscrire les dates ci-dessous à votre agenda dès maintenant.
8 juin 2023 10h Pacifique, 11h Rocheuses, 12h Centre, 13h Est, 14h Atlantique, 14h30 Terre-Neuve
Suite au succès des huit dernières années, l’AGA sera entièrement virtuelle et bilingue. Les membres pourront présenter des propositions, voter et faire des commentaires en anglais ou en français, et ce, du confort de leur ordinateur personnel.
Votre initiative a-t-elle pour but de renforcer des systèmes de soutien au développement économique communautaire?
Le RCDÉC accepte des propositions de projet afin de mettre en œuvre des projets structurants, ayant pour but de soutenir des organisations communautaires, des entreprises sociales et le développement économique communautaire (DÉC).
Veuillez lire tout l’appel Initiatives régionales avant de déposer une demande ci-dessous. Si vous avez des difficultés avec la demande ou si vous avez besoin d’accommodements, veuillez contacter Melissa Sinfield à m.sinfield@ccednet-rcdec.ca.
Vous devrez téléverser une copie remplie de notre modèle de budget et de calendrier en format PDF.
BUILD Inc. est un entrepreneur contractant et une entreprise sociale sans but lucratif qui offre des programmes de formation à des personnes qui font face à des obstacles à l’emploi.CréeAction est un programme d’expérience de travail qui fournit des placements rémunérés et des occasions pertinentes pour leurs carrières à des jeunes involontairement déscolarisés, sans emploi et qui ne suivent aucune formation (NEET) ou qui sont en situation de sous-emploi ou qui font face à des obstacles systémiques à l’emploi. Les principaux objectifs de CréeAction sont de fournir des emplois significatifs; d’améliorer le bien-être des jeunes; d’offrir des ressources riches et des trajets vers l’emploi suite au placement; et soutenir et développer les compétences des jeunes qui font face à des obstacles à l’emploi.
Le RCDÉC voudrait présenter Rafael Terrain, un jeune participant à CréeAction et Sean Hogan de BUILD Inc., un membre du RCDÉC et un superviseur de CréeAction qui ont participé à notre quatrième cohorte de CréeAction. Nous leur avons posé quelques questions pour mieux comprendre le succès et l’impact d’une entreprise sociale aussi importante.
Qu’est-ce que le développement économique communautaire signifie pour vous et pour BUILD Inc.?
Sean Hogan: J’ai un ami qui résume sa description de tâches ainsi : « maximiser la valeur pour les actionnaires ». Bien qu’une grande partie du système économique du Canada soit fondé sur ce concept, il peut mener à une approche irresponsable et non viable aux affaires. Ce qui manque dans l’équation est la santé de la communauté où le développement économique a lieu. L’approche prise par le développement économique communautaire tient compte des occasions économiques, mais aussi de ce dont la communauté a besoin. S’éloigner de la valeur pour les actionnaires et tenir compte des valeurs des actionnaires change l’approche de toute activité entrepreneuriale. De quoi la communauté a-t-elle besoin? Y aura-t-il des conséquences inattendues qui devront être résolues? Si nous réduisons quelque peu nos attentes en matière de profit, est-ce que cela signifie plus d’occasions pour tout le monde? BUILD Inc. prend chacune de ces questions très au sérieux puisque nous considérons que la santé de notre communauté est un reflet de la santé de notre entreprise.
BUILD Inc. est une entreprise sociale modèle qui a inspiré d’autre développement en entrepreneuriat social. Comment fonctionne le programme de formation et qu’est-ce qui en fait une si grande réussite?
RafaelTerrain: BUILD Inc. aide à former des personnes avec des obstacles à l’emploi pour travailler en menuiserie, et nous travaillons surtout à faire des réparations dans les logements sociaux au Manitoba. Je crois que sa réussite est fondée dans le fait que le programme ne juge pas les gens pour leurs obstacles, mais nous aide à les surmonter et reconnaît ce que nous pouvons contribuer lorsque nous obtenons ce soutien. Il y a tellement de potentiel gaspillé dans la communauté que je crois que les entreprises sociales comme celle-ci aident les personnes à savoir que nous pouvons offrir quelque chose et nous donne ces occasions.
Sean Hogan: Le programme de formation et l’entreprise sociale de BUILD sont deux unités d’entreprise séparées, mais entremêlées sous le parapluie de BUILD, chacune avec des approches et des sources de revenus différentes. Le programme de formation est une expérience rémunérée en classe de six semaines qui aborde des lacunes en éducation, le développement de compétences spécialisées, la consolidation de compétences générales et la présentation d’apprentissages culturels et de services de soutien. Pendant cette session intensive de six semaines, les stagiaires obtiennent des outils pour surmonter les anxiétés qui menacent de les ramener dans de vieilles habitudes et des comportements malsains tout en les équipant pour réussir et en les rendant commercialisables dans le marché concurrentiel des métiers.
Lorsqu’un ou une stagiaire termine son temps avec l’équipe de formation de BUILD, il ou elle passe à du mentorat pratique pour de trois à quatre mois, travaillant avec une des nombreuses équipes qui réalisent du travail de rénovation intérieur pour des logements abordables partout à Winnipeg et dans le sud du Manitoba. Pendant leur placement, les stagiaires vivent des stress réels liés au travail comme des échéances, l’imputabilité et le rythme de travail tout en étant encore dans un environnement sain et soutenant. C’est un excellent environnement de transition, qui les déplace de la classe et les prépare pour le moment où ils quitteront BUILD et entreront sur le marché du travail. BUILD peut attribuer son succès au mariage innovant entre des environnements de travail réels et un engagement sans compromis qui crée des occasions soutenantes. De plus, on ne peut pas minimiser l’impact de la quantité de courage que chaque stagiaire apporte à notre programme. Il y a dix ans, l’aîné Jules Lavalee a organisé une cérémonie pour BUILD et nous a donné un nom en Ojibwé « Songay Damowin », qui traduit en français signifie « La maison du courage ». Les stagiaires amènent avec eux et elles une immense quantité de bravoure pour faire face à leurs passés et se créer un avenir meilleur chaque jour qu’ils passent les portes de BUILD. Notre succès est leur succès.
Qu’aimeriez-vous partager par rapport à votre expérience avec CréeAction et BUILD Inc. Quels sont certains des défis que vous avez rencontrés, les objectifs que vous avez fixés, et les succès ou les perspectives que vous aimeriez partager?
Rafael Terrain: Mon expérience avec CréeAction pendant mon placement chez BUILD Inc. a été bouleversante. Il y avait plusieurs défis pour obtenir mon premier emploi en 10 ans, mais ce n’aurait pas pu être un meilleur endroit pour vivre cette transition. Le personnel de BUILD Inc. a été d’un grand soutien pendant les hauts et les bas pour m’habituer à cette nouvelle vie : on m’a offert plus qu’un simple chèque de paie, on m’a donné une communauté de soutien. Ces personnes se soucient de nous à titre de personnes et sont présents chaque jour pour nous. Elles m’ont aidé à obtenir un vrai endroit où vivre, elles m’ont aidé avec mes impôts sur le revenu et à gérer des finances, elles m’ont aidé à meubler mon logement et à surmonter mes défis en matière de santé mentale. CréeAction était un groupe incroyable de personnes avec qui faire le point pendant que nous vivions toutes et tous une transition semblable. Je ne me sentais donc pas seul, je savais qu’il y avait des défis normaux à surmonter lorsqu’on travaille dans un nouvel endroit. Le personnel de CréeAction était aussi fantastique et je pouvais célébrer tous les formidables nouveaux changements dans ma vie avec elles et eux. Ils et elles m’ont aidé en offrant de magnifiques ateliers avec d’autres trucs pour surmonter les défis.
Que peuvent faire les membres du RCDÉC pour soutenir le travail qui est fait par BUILD Inc.?
Sean Hogan: Les membres du RCDÉC peuvent soutenir le travail que BUILD fait en se souvenant des stagiaires de BUILD lors de la création de politiques des RH et des processus d’embauche. Aussi, aux paliers provincial et fédéral, les voix collectives des membres du RCDÉC ont beaucoup de pouvoir pour rappeler aux élus et élues que les programmes de formation pour l’intégration en milieu de travail comme BUILD ont besoin de sources de revenus afin de fournir le niveau de soutien et de formation nécessaire pour travailler avec des personnes qui font face à plusieurs obstacles et les préparer à des carrières significatives à long terme.
La vision de BUILD Inc. de créer des communautés prospères, des familles saines et des personnes en emploi par l’entremise d’occasions d’emplois significatifs est ce qui a mis au premier plan l’efficacité de ce placement de jeunes. Le RCDÉC aimerait faire part de sa gratitude à Build Inc. d’être membre de notre organisation et de son leadership dans le domaine de l’entreprise sociale. CréeAction te remercie, Sean, pour le système de prise en charge globale des soins et du travail que tu as incarné tout au long de l’expérience de placement. Rafael, nous sommes fiers de ta croissance et nous te souhaitons tout le meilleur dans tes démarches d’emploi!
Les principes associés au développement économique communautaire (DÉC) tels que la solidarité, le coopératisme et l’entraide ont été pratiqués par plusieurs communautés noires autour du monde depuis des milliers d’années. Le Mois de l’histoire des Noirs est donc une occasion de célébrer les façons dont les communautés noires ont façonné et continuent de façonner le DÉC contemporain.
Toutefois, cette célébration est incomplète si nous ne faisons pas face au rôle fondateur que le racisme anti-noir a toujours joué pour soutenir l’économie canadienne et comment cela a affecté le DÉC et le secteur social.
L’esclavage a été pratiqué dans les territoires qui deviendraient le Canada à partir d’environ 1630 jusqu’à son abolition en 1834. Pendant cette période, comme l’écrit Robyn Maynard, « la société coloniale blanche a profité de la possession de personnes noires (et autochtones) non libres et de leur labeur… tout en les exposant à de la brutalité physique et psychologique. »
L’abolition de l’esclavage n’a pas mis fin à l’exploitation des personnes noires ou l’extraction de leur richesse. Comme l’explique Robyn Maynard, « l’esclavage et ensuite les politiques ségrégationnistes de l’état par rapport à l’immigration, la main-d’œuvre et l’éducation ont situé [les personnes noires] dans un statut social et économique plus bas que la population canadienne blanche. »
La pauvreté sanctionnée par l’État était soutenue par le racisme systémique dans des institutions telles que les soins de santé, l’éducation, le maintien de l’ordre, le logement, l’immobilier et la finance et continue de l’être. Tout ceci sert à extraire la richesse et les ressources des communautés noires pour que les personnes qui sont déjà privilégiées dans notre modèle économique dominant puissent continuer d’accumuler du pouvoir, de la richesse et du contrôle.
Toutefois, l’injustice économique n’est pas une loi de la nature. Jessica Gordon Nembhard, Ph. D., nous rappelle que « le système du capitalisme dans lequel nous sommes présentement », qui nécessite une hiérarchie et une domination raciale afin de fonctionner, « est très récent à l’échelle humaine ». Lorsque nous regardons l’histoire sur une période plus longue, nous constatons que « l’économie solidaire » est vraiment le premier système économique de l’humanité et le plus durable.
Caroline Shenaz Hossein, Ph.D. et Megan Pearson expliquent que les économies solidaires sont fondées sur le coopératisme, l’équité et la démocratie sociale et économique. Elles retracent les origines de l’économie solidaire aux communautés noires et autochtones à travers le monde. Plusieurs praticiens et praticiennes situent le DÉC au sein du mouvement mondial de l’économie solidaire. En fait, le professeur John Loxley a attribué à l’économiste afro-guyanais C.Y. Thomas d’avoir influencé la création des principes Neechi, une force directrice de l’évolution du développement économique communautaire au Manitoba.
Quelques fois, les économies solidaires sont une stratégie de survie, car sans partage ou entraide, par exemple, plusieurs communautés opprimées s’effondreraient tout simplement. Toutefois, Gordon Nembhard dit que ces systèmes sont quelquefois aussi créés « avec une vision plus large en tête afin de vraiment changer la société et amener la prospérité » à tout le monde.
Ces spécialistes pointent toutes et tous au potentiel au sein de l’économie solidaire de transformer notre système économique dominant du bas vers le haut. Mais le racisme anti-noir demeure un obstacle à la réalisation d’une telle transformation, non seulement au sein de la société dans son ensemble, mais aussi au sein de notre secteur. Gordon Nembhard a écrit sur le racisme au sein du mouvement coopératif. Caroline Shenaz Hossein et Megan Pearson ont expliqué que les personnes noires, autochtones, et de couleur sont souvent exclues au sein du secteur social, une exclusion qui « soutient l’injustice raciale, la violence, l’exclusion et les traumatismes au Canada et ailleurs. »
Nous ne sommes peut-être pas toutes et tous opprimés par le racisme anti-noir, mais nous souffrons toutes et tous d’une économie qui traite les personnes et la planète comme des marchandises jetables. Si le racisme anti-noir nous sépare de la transformation économique, nous devrions déployer des efforts pour la libération des Noirs, même si nous ne sommes pas Noirs. Notre libération collective exige la liberté des Noirs.
Ben Losman
Ben gère les communications pour le RCDÉC. Il a aussi aidé à mettre en œuvre et gérer des projets tels que CréeAction et le programme de leadership communautaire.
Avant de se joindre au RCDÉC, Ben a été responsable de communications et de la programmation pour de nombreuses organisations à vocation sociale aux É.-U., au Canada et en Inde. Sa perspective professionnelle est façonnée par ses études en éducation à la justice sociale et à ses expériences dans le monde de l’activisme anticolonial et de l’éducation populaire.
La communauté idéale de Ben est créée autour de principes de souveraineté autochtone, de justice écologique, de l’abolition des prisons, du transport public gratuit et merveilleux et d’un accès abondant à de la bonne nourriture locale.
À l’extérieur du travail, Ben aime explorer le monde avec ses enfants, participer à des mouvements pour l’amour et la justice et lire.
Le RCDÉC et le Programme fédéral de préparation à l’investissement (PPI)
Le RCDÉC est le rassembleur des partenaires du programme, qui co-construit l’écosystème de soutien de la finance sociale et de l’innovation sociale, y compris les partenaires qui sensibilisent, développent des services d’experts, examinent comment diverses démographies peuvent se connecter à ce domaine, et les ” partenaires de soutien à la préparation ” qui déboursent le financement du Programme de préparation à l’investissement (PPI) aux organisations à but social. Notre rôle est de co-créer et de maintenir un système de soutien pour connecter les partenaires du PPI en tant que réseau d’expertise. Ce-ci fondé sur l’équité, la diversité et l’inclusion – nous les convoquons à des réunions, nous travaillons avec WISIR sur une évaluation axée sur les principes et une carte des systèmes, ainsi qu’ avec Startup Canada sur l’infrastructure numérique, et nous fournissons un petit fonds pour mobiliser des partenaires supplémentaires qui comblent les lacunes de l’écosystème. La plupart des fonds PPI de ce cycle (PPI 2.0) sont déjà versés par les partenaires de soutien à la préparation aux organisations à but social. Nous entrons maintenant dans une nouvelle phase qui consiste à voir comment le financement de l’IRP a permis d’obtenir des impacts, des résultats et d’améliorer les organisations qui travaillent dans leurs communautés pour être prêtes à investir.
Derniers appels à candidatures : l’Association nationale des centres d’amitié (13 février) et Chantier de l’économie sociale (28 février).
Ne manquez pas votre chance de postuler pour un financement IRP : les partenaires de soutien à la préparation qui ont encore des appels à candidatures ouverts. L’Association nationale des centres d’amitié finance les organisations autochtones à vocation sociale basées en milieu urbain. Tous les centres d’amitié et les associations provinciales et territoriales membres de l’ANCA peuvent présenter une demande de financement dans le cadre du PRI, la date limite étant le 13 février. Le Chantier de l’économie sociale finance les organisations à but social basées au Québec – la date limite est officiellement le 9 février (le formulaire de candidature est ouvert aux projets en liste d’attente jusqu’au 28 février).
Susanna Redekop est la gestionnaire de l’engagement pour le Programme de préparation à l’investissement (PPI), qui fait partie de l’équipe des initiatives régionales du RCDÉC. Au sein de l’équipe du Programme de préparation à l’investissement, Susanna établit et maintient des relations et des communications entre les diverses organisations partenaires qui participent à la mise en œuvre et au soutien du PPI, afin de favoriser un écosystème de finance sociale et d’innovation sociale plus solide pour les organismes à vocation sociale (OVS) et les collectivités du Canada.
La création du Conseil était l’une des 12 recommandations de la Stratégie d’innovation sociale et de finance sociale (IS/FS) Pour l’innovation inclusive.
Après près de 15 ans à titre de Directeur général du RCDÉC, j’ai mené plus que ma part de réunions, mais peu où une ministre fédérale est une participante! J’étais donc un peu plus nerveux que d’habitude pour présider la première réunion du Conseil, car la création du Conseil est une étape très importante et attendue de longue date dans ce programme ambitieux pour le changement.
La stratégie a été lancée à la fin août 2018, après près d’un an de participation et de délibérations par un groupe directeur sur la co-création. Le gouvernement a agi rapidement pour fournir du financement pour le Fonds de finance sociale et le Programme de préparation à l’investissement, soit seulement quelques mois plus tard dans l’énoncé économique de l’automne 2018. Mais depuis lors, nous avons eu deux élections, deux nouveaux ministres, et une pandémie, ce qui a considérablement ralenti le progrès.
Le RCDÉC a prôné de l’action sur les 12 recommandations depuis la publication du rapport. La création du Conseil est une étape clé, car comme le reconnaît la Recommandation de l’OCDE sur l’économie sociale et solidaire et l’innovation sociale, un cadre institutionnel qui facilite la participation des parties prenantes, qui incluent des groupes sous-représentés, pour l’élaboration et la mise en œuvre de politiques publiques est crucial pour assurer leur pertinence et leur succès.
La Recommandation de l’OCDE dit aussi que le cadre institutionnel est idéalement co-créé avec des parties prenantes telles que des organisations-cadres de groupes de parties prenantes qui font partie de l’écosystème plus large. Le CCIS n’est pas un groupe de co-création, c’est un conseil consultatif pour le gouvernement, mais c’est un mécanisme important de rétroaction.
Dans le cadre du rôle du Conseil de fournir de la rétroaction des parties prenantes au gouvernement, nous compterons sur les organismes à vocation sociale, les innovatrices et innovateurs sociaux et les leaders du secteur pour continuer de nous dire ce qui est nécessaire.
Le RCDÉC a convoqué le Groupe sur l’économie citoyenne depuis plus d’une décennie exactement pour cette raison : parce que pour que la Stratégie d’innovation sociale et de finance sociale réussisse, il doit y avoir une cohérence dans le secteur comme fondation pour des partenariats gouvernementaux efficaces.
La Stratégie fédérale d’innovation sociale et de finance sociale est conçue pour les organismes à vocation sociale (OVS), la gamme diverse d’organisations y compris les organismes de bienfaisance, les OSBL, les coopératives et les entreprises privées qui font progresser une mission sociale ou environnementale.
Il y en a plusieurs au Canada, et les structures légales dont nous parlons lorsque nous faisons référence aux OVS ne sont pour la plupart pas nouvelles (même s’il y en a des plus nouvelles, comme les Community Contribution Companies, les Community Interest Companies ou les coopératives multipartites). Mais elles sont mal reconnues comme modèles d’affaires et font trop souvent face à des obstacles structurels ou liés à la sensibilisation pour accéder au capital, aux programmes de développement d’entreprises ou à d’autres occasions qui peuvent les aider à croître.
Lorsqu’elles sont des entreprises qui réussissent, elles font quelque chose de miraculeux : elles changent le but, les incitatifs et la responsabilité dans l’économie vers ce dont nous avons besoin au 21e siècle : de la prospérité plus équitable et du bien-être plus durable.
C’est ce sur quoi portent l’innovation sociale et la finance sociale : sortir des silos dans lesquels nous nous retrouvons pour corriger les systèmes qui créent l’exclusion et la destruction de l’environnement et permettre aux Canadiens et Canadiennes d’agir dans leurs communautés pour notre intérêt commun.
Lors du Sustainable Finance Forum sur la colline Parlementaire en novembre dernier, le premier ministre Trudeau a dit que la stratégie permettra aux Canadiens et Canadiennes et aux organisations communautaires d’avoir un plus grand impact sur la définition du futur du Canada, pour que nous puissions tous et toutes créer une économie qui fonctionne pour toute la population canadienne.
C’est mon souhait pour cette Stratégie et le Conseil.
La ministre Gould a dit qu’elle croit que c’est l’économie que la population canadienne souhaite avoir, mais que nous devons faire un meilleur travail afin de sensibiliser les personnes à son sujet. Je crois qu’elle a raison, et c’est un appel à l’action pour le secteur d’intéresser le public et de créer du soutien. C’est de cette façon que nous catalyserons la vraie force pour le changement, qui n’est pas le gouvernement, mais les personnes.
Continuons de créer des circonstances favorables pour une Stratégie de l’innovation sociale et de la finance sociale réussie au Canada.
Michael Toye
Directeur général
Réseau canadien de DÉC
Mike Toye (il/lui) vit sur le territoire traditionnel des Abénakis et de la Confédération Wabanaki, dans le centre-sud du Québec. Sa participation au Réseau canadien de développement économique communautaire a débuté en 2000, et il en est le directeur général depuis 2008. Il a été consultant en développement économique communautaire et en économie sociale dans deux coopératives de travail qu’il a cofondées, auteur de nombreux articles et rapports, co-éditeur du livre Community Economic Development: Building for Social Change, conférencier, chercheur et analyste politique pour la Bibliothèque du Parlement.
Le Réseau canadien de développement économique communautaire est heureux d’annoncer sa troisième invitation aux membres organisationnels à faire une demande pour devenir un employeur par l’entremise du programme CréeAction : programme d’innovation sociale inclusive. Vous n’êtes pas déjà membre? Vérifiez comment vous pouvez vous joindre au réseau (incluant des options d’accessibilité) en consultant la page d’adhésion au RCDÉC (Remarque : vous devez devenir membre uniquement si vous êtes sélectionné ; il n’est pas nécessaire d’être membre pour postuler).
À propos de CréeAction
Le but de CréeAction est de fournir des emplois et des occasions d’apprentissages pertinents pour leurs carrières à de jeunes déscolarisés sans emploi (NEET) et/ou sous-employés et qui font face à des obstacles à l’emploi. Ces stages professionnels auront lieu selon les conditions d’une entente de contribution entre le Réseau canadien de DÉC et Emploi et Développement social Canada dans le cadre de la Stratégie emploi et compétences jeunesse.
Tous les stages professionnels soutiendront de jeunes personnes afin de faire progresser leurs intérêts de carrière dans le développement économique communautaire, l’innovation sociale et/ou de la prestation de services autochtone hors réserve et la provision de programmes intégrant une dimension culturelle et des services pour les résidents urbains autochtones.
Cet appel de propositions est pour les stages qui se tiendront du 1 mai au 27 octobre 2023 (26 semaines). Le programme CréeAction fournira un salaire de 20 $/heure pour 37,5 heures/semaine aux jeunes. Les employeurs peuvent choisir d’augmenter le salaire de leurs jeunes à leurs frais. La date limite pour déposer des demandes est le 26 février 2023à 23 h 59, heure normale du Pacifique.
” Le programme CréeAction nous a permis de créer de nouveaux postes temporairement pour voir comment ils s’inséraient dans notre structure organisationnelle, et ils ont tous deux été très réussis. Nous avons pu renforcer notre capacité à garder ces nouveaux postes de façon permanente, et les jeunes dans chaque placement étaient parfaitement adaptés, donc nous leur avons offert les postes, et les deux ont accepté. Nous sommes vraiment reconnaissants de l’opportunité que CréeAction nous a donnée de renforcer nos capacités.”
– Heidi Dixon, Coordinatrice des opérations, First Light St. John’s Friendship Centre.
Les employeurs seront sélectionnés en fonction des critères suivants :
Capacité organisationnelle à recruter des jeunes face à des obstacles à l’emploi
capacité de recruter des jeunes involontairement déscolarisés sans emploi (NEET) et/ou sous-employés ;
capacité avérée à recruter des personnes qui sont autochtones, noires, racialisées, LGBTQ2S+, de nouveaux arrivants au Canada, francophones ou qui vivent avec une incapacité ;
Capacité organisationnelle à soutenir des jeunes face à des obstacles à l’emploi
engagement à soutenir et à concilier les besoins des jeunes faisant face à des obstacles à l’emploi et une volonté d’accroître la capacité organisationnelle en conséquence ;
avoir un poste disponible qui s’aligne avec le niveau d’une jeune personne face à des obstacles à l’emploi, et avoir la volonté d’adapter le poste en fonction des compétences/capacités du jeune engagé ;
engagement et capacité organisationnelle d’aider les jeunes avec leur travail quotidien, de leur fournir de l’encadrement et du soutien pour le développement de leur carrière ;
Capacité organisationnelle à s’engager dans une communauté de pratique
engagement à participer dans un réseau de soutien entre pairs des employeurs ;
dévouement à aider la ou le jeune à transposer son expérience dans un emploi à temps plein ou d’étude, y compris les objectifs professionnels à court terme des jeunes après leur placement ;
capacité à soutenir de façon adéquate le développement de compétences des jeunes avec du soutien supplémentaire des partenaires de CréeAction ;
pertinence de l’expérience de travail proposée en relation avec le développement économique communautaire et l’innovation sociale et/ou de la prestation de services autochtones hors réserve et la provision de programmes intégrant une dimension culturelle et des services pour les résidents urbains autochtones (visitez le site Web de l’ANCA).
La priorité sera accordée aux organismes qui offrent des soutiens sociaux aux adultes ou jeunes dans le cadre de leur mandat (p. ex. organismes qui servent ou soutiennent les personnes nouvellement arrivées, réfugiées, qui ont survécu à la violence ou fuyant l’abus ou les personnes ayant auparavant été incarcérées et les personnes qui vivent avec ou qui surmontent des défis de santé mentale ou des troubles de consommation de substances ou encore de précarité des logements, etc.). Nous tiendrons également compte de la diversité géographique dans notre sélection (p. ex. rurale, éloignée, nordique, communautés francophones à l’extérieur du Québec ainsi que les communautés urbaines défavorisées ayant des populations de nouveaux immigrants);
Les employeurs :
chercheront activement des jeunes de diverses origines avec des obstacles à l’emploi ;
embaucheront une jeune personne qui correspond le mieux aux buts du programme CréeAction ;
identifieront des candidats avant le 21 avril afin de permettre aux jeunes de commencer leurs stages professionnels le 1 mai ;
deviendront membre du Réseau canadien de DÉC après la sélection, s’ils ne le sont pas déjà ;
Créeront une culture de soutien et de connexion
en offrant une occasion pertinente d’emploi de 26 semaines ;
en offrant aux jeunes une session d’orientation relative à l’employeur ;
développant, au début du placement, un plan d’apprentissage avec les jeunes afin de fournir suffisamment de services de soutien pour permettre aux jeunes de réussir leur placement ;
en fournissant des ressources et du temps suffisants pour superviser efficacement et offrir du mentorat aux jeunes à l’expérience de travail ;
en fournissant, avec l’appui du programme CréeAction des conseils de carrière, de la rétroaction régulière et des conseils aux jeunes et aideront les jeunes à accéder à de la formation ou des emplois pertinents pour leur future carrière à la fin de leur placement ;
S’engageront dans une communauté de pratique
en assistant à la pratique de la communauté des employeurs, notamment à des sessions virtuelles avec le Réseau canadien de DÉC et d’autres organismes sélectionnées ;
en mettant de côté un minimum de :
six (6) heures par semaine pour que le jeune à l’expérience de travail participe à des activités d’apprentissage entre pairs ;
trois (3) journées de travail pour que le jeune participe à un événement d’apprentissage en personne ou en ligne.
en contactant le Réseau canadien de DÉC pour obtenir un soutien et des conseils en cas de problèmes que vous ou le jeune rencontrez et chaque fois que le jeune peut s’absenter du travail ;
en travaillant avec les évaluateurs du programme CréeAction sur les activités liées à l’évaluation, telles que les activités liées à un contrôle à mi-parcours et une évaluation finale.
Les partenaires de CréeAction (RCDÉC, ANCA et SRSA)
Offriront une expérience professionnelle significative et enrichissante
payer directement les jeunes à un taux de 21 $/heure (bien que les employeurs soient invités à compléter ce montant) et couvrir les MERC (coûts obligatoires liés à l’emploi) ;
fourniront, en collaboration avec les employeur, des soutiens globaux sur mesure pour les jeunes y compris de soutenir la capacité d’employeurs dans leur capacité de fournir des appuis sociaux aux jeunes ;
travailleront avec les employeurs pour offrir du soutien par la médiation ou pour résoudre des disputes qui surviennent avec les jeunes à l’expérience de travail, y compris toute décision de mettre fin au placement d’expérience de travail en dernier recours ;
réaliseront des enquêtes de base, de fin de placement et de suivi après 3 mois auprès des jeunes, ainsi qu’une enquête de fin de placement auprès des employeurs, afin de suivre les progrès, d’assurer le suivi de l’apprentissage des jeunes et enregistrer les résultats, les attentes en matière de carrière et la satisfaction des jeunes ;
Coordonner les communautés de pratiques des employeurs et des jeunes
fourniront un programme solide d’apprentissage entre pairs et de mentorat pour le développement profession des jeunes à l’expérience de travail pour la durée du placement ;
coordonner la communauté de pratique des jeunes, qui comprendra des vidéoconférences hebdomadaires pour que les jeunes apprennent, partagent leurs expériences et se réseautent ;
coordonner la communauté de pratique des employeurs, qui comprendra des vidéoconférences pour que les employeurs partagent des expériences et se réseautent ;
Afin de participer au programme CréeAction, les jeunes admissibles doivent :
être déscolarisés et sans emploi (NEET) et/ou sous-employés ;
être une jeune personne ayant des obstacles à l’emploi ;
être âgés de 15 à 30 ans (inclusivement) au début du placement ;
détenir la citoyenneté canadienne, la résidence permanente ou être des personnes protégées conformément à la Loi sur l’immigration et la protection des réfugiés ;
être légalement autorisés à travailler au Canada ;
être légalement autorisés à travailler conformément aux lois et règlements provinciaux/territoriaux pertinents.
Si vous avez besoin d’un formulaire de demande hors ligne, veuillez contacter Beatrice Anane-Bediakoh aux coordonnées ci-dessous. La date limite pour le dépôt des demandes des employeurs est le 26 février 2023à 23 h 59, heure normale du Pacifique.
Les jeunes intéressés au programme devraient postuler directement auprès des employeurs.
Le gouvernement du Canada a lancé le Conseil consultatif sur l’innovation sociale (CCIS), un organisme chargé de faire progresser les objectifs de la stratégie d’innovation sociale et de finance sociale (IS/FS).
Le directeur général du RCDÉC, Mike Toye, a été nommé le premier président du CCIS. Ensemble, Mike et les six autres membres du Conseil fournira des conseils au gouvernement sur la mise en œuvre continue de la stratégie IS/FS.
Emploi et Développement social Canada a publié un communiqué de presse sur le lancement du CCIS. Lisez-le dans son intégralité ci-dessous.
Le gouvernement du Canada annonce les membres du Conseil consultatif sur l’innovation sociale
Le 1 février 2023Gatineau (Québec)Emploi et Développement social Canada
Le gouvernement du Canada entreprend des démarches afin d’inciter la prise de mesures novatrices pour lutter contre les inégalités sociales persistantes et surmonter les défis environnementaux auxquels les Canadiens sont confrontés. La Stratégie d’innovation sociale et de finance sociale vise à mieux soutenir les organisations communautaires qui s’efforcent de mettre en œuvre des solutions à des problèmes sociaux persistants, notamment ceux auxquels sont confrontées les populations marginalisées.
Aujourd’hui, la ministre de la Famille, des Enfants et du Développement social, Karina Gould, a annoncé la nomination de sept membres au Conseil consultatif sur l’innovation sociale, lequel constitue un élément fondamental de la Stratégie d’innovation sociale et de finance sociale. Les membres du Conseil consultatif sont des meneurs, des praticiens et des experts du secteur de l’innovation sociale et de la finance sociale de partout au Canada. Ils possèdent un large éventail de compétences, de connaissances et d’expériences.
Le Conseil consultatif sur l’innovation sociale fournira des conseils stratégiques et une expertise en la matière permettant de soutenir les approches du Canada dans le domaine de l’innovation sociale et de la finance sociale ainsi que la croissance des organisations à vocation sociale. Il apportera une perspective importante au sein de la communauté des intervenants et offrira une rétroaction au gouvernement du Canada sur les initiatives actuelles et l’orientation future de la Stratégie d’innovation sociale et de finance sociale, ainsi que sur les nouveaux enjeux auxquels le secteur est confronté.
Citations
« Le lancement du Conseil consultatif sur l’innovation sociale constitue une étape importante dans la mise en œuvre de la Stratégie d’innovation sociale et de finance sociale du gouvernement du Canada. Chaque membre de ce conseil apportera un point de vue unique et un regard précieux sur les défis auxquels sont confrontés les collectivités, les organisations à vocation sociale et le secteur de l’innovation sociale et de la finance sociale. En investissant dans le potentiel d’innovation sociale et de finance sociale du Canada, le gouvernement contribue à créer le type d’économie que veulent les Canadiens. »
– La ministre de la Famille, des Enfants et du Développement social, Karina Gould
« L’innovation sociale et la finance sociale représentent un programme qui change la donne en matière de prospérité équitable, afin de créer une économie qui fonctionne pour tous. La formation du Conseil consultatif sur l’innovation sociale, l’une des 12 recommandations formulées par le Groupe directeur sur la co-création d’une stratégie d’innovation sociale et de finance sociale dans son rapport Innovation inclusive, constituera un mécanisme important pour continuer à faire avancer ce programme ambitieux. Dans mon rôle de président, j’ai hâte de travailler avec les intervenants en innovation sociale et en finance sociale de tout le Canada et avec les organisations à vocation sociale qui bâtissent un avenir où chacun voit des possibilités pour lui-même et pour les générations futures. »
– Le président du Conseil consultatif sur l’innovation sociale, Michael Toye
« Les recommandations formulées par le Groupe directeur sur la co-création d’une stratégie d’innovation sociale et de finance sociale dans son rapport intitulé Innovation inclusive sont encore plus pertinentes à l’heure actuelle. La pandémie a braqué les projecteurs sur de nombreuses questions sociétales dans le monde, et il est essentiel d’agir. En continuant à soutenir le développement du secteur à vocation sociale au Canada, nous avons l’occasion de trouver des moyens de créer une économie plus juste et plus inclusive, une économie qui sert à la fois les gens et la planète. La collaboration et les relations solides seront déterminantes pour faire avancer ce travail. »
– La vice-présidente du Conseil consultatif sur l’innovation sociale, Lauren Sears
Faits en bref
Le gouvernement du Canada a nommé les membres du Conseil consultatif sur l’innovation sociale à la suite d’un appel de candidatures public lancé en 2019. Les membres ont été sélectionnés de façon à ce que le Conseil consultatif renferme des compétences variées et des connaissances du secteur de l’innovation sociale et de la finance sociale du Canada.
Les membres du Conseil consultatif sur l’innovation sociale ont été nommés pour un mandat de trois ans, avec possibilité de renouvellement.
Des représentants du gouvernement fourniront des services de secrétariat au Conseil consultatif sur l’innovation sociale et serviront d’observateurs et de personnes-ressources lors des réunions du Conseil consultatif afin de fournir une expertise en matière de politique, de programme, de législation et de réglementation.
Entrevues réalisées par Yvon Poirier, représentant du Réseau canadien de DÉC au RIPESS. Le Chantier de l’économie sociale et le Réseau canadien de DÉC (RCDÉC) sont des membres fondateurs du RIPESS.
Vous avez tous les deux participé à une rencontre à Dakar (Sénégal) les 18 et 19 décembre 2002. À l’occasion de cette rencontre tenue pour préparer la troisième rencontre Mondialisation solidaire de 2005, après une première en 1997 à Lima (Pérou) et à Québec (Canada) en 2001, la décision a été prise de créer un réseau appelé le Réseau Intercontinental pour la Promotion de l’Économie Sociale Solidaire (RIPESS). Le Chantier et le RCDÉC étaient deux des trois organisations qui sont encore actives dans le RIPESS (l’autre est le GRESP au Pérou).
À l’occasion du 20e anniversaire de ce jalon important dans l’histoire de la construction du mouvement de l’ESS, voici une entrevue avec Nancy et Michael.
Q1 : Pourquoi avez-vous participé à cette réunion, représentant vos organisations ?
Nancy Neamtan
Nancy Neamtan Le mouvement de l’économie sociale au Québec, en continuité avec le réseau de développement économique communautaire, a toujours considéré le réseautage mondial comme une composante clé de son travail. Apprendre des autres à travers le monde et joindre nos voix pour gagner la reconnaissance et le soutien nous a motivés à tendre la main et à convoquer des partenaires internationaux sur une base continue. Il était donc naturel pour le Chantier de participer activement à cette initiative visant à nouer des liens avec les acteurs de l’ESS à travers le monde.
Mike Lewis
Mike Lewis J’ai déjà eu une longue histoire de travail dans le domaine des droits de l’homme en Amérique centrale par le biais de coalitions confessionnelles et avec des dirigeants autochtones. Ainsi, en tant qu’organisateur ayant aidé à fonder le Réseau canadien de développement économique communautaire (RCDÉC) et premier président du Conseil national des politiques, il était logique que j’y assiste. C’est par l’intermédiaire de Nancy Neamtan, une amie et collègue de DÉC depuis les années 80, que j’ai d’abord pris connaissance des rencontres extraordinaires à Lima et plus tard à Québec.
Pour le RCDÉC, la décision d’aller au Sénégal reposait davantage sur une convergence de valeurs et de priorités que sur une compréhension de l’économie sociale ou solidaire et, surtout, sur une opportunité de renforcer la relation avec le mouvement d’économie sociale en plein essor au Québec.
Q2 : Lors de cette réunion, avec la participation de délégués d’Afrique, d’Amérique latine, d’Europe et d’Amérique du Nord (l’Asie n’était pas encore dans le mouvement), deux aspects importants ressortent du nom. Le premier est l’utilisation du terme intercontinental au lieu d’international. La plupart des organisations utilisent international. Pourquoi cela a-t-il été décidé et quelle signification cela a-t-il pour vous ?
Nancy Neamtam Le choix du terme « intercontinental » a été fait pour souligner la volonté d’assurer une relation transversale et non hiérarchisée entre acteurs du Sud et du Nord. Nos partenaires du sud ont souligné comment le concept de réseaux « internationaux » aboutissait souvent à des structures descendantes dominées par des acteurs du nord. Le concept d’« intercontinental » visait à mettre l’accent sur des relations égalitaires entre tous les continents, dans le respect de la diversité et de l’autonomie de chacun.
Mike Lewis Franchement, j’ai juste essayé d’écouter et d’apprendre de la discussion en 2002. Je n’ai pas vraiment saisi la signification du terme intercontinental. Mais ensuite je suis devenu l’un des quatre membres du premier conseil et, après 3 ans de délibérations du conseil, j’ai commencé à comprendre. Cependant, il était chargé de coordonner le recrutement des propositions d’ateliers pour le rassemblement de 2005 à Dakar, ce qui a approfondi mon appréciation. Avec environ 350 propositions d’ateliers provenant de divers pays à travers les continents, j’en suis venu à comprendre que le terme “intercontinental” fournit un cadre utile pour respecter la diversité et l’autonomie entre les pays au sein et entre les continents.
Q3 : L’autre différence significative est l’utilisation de l’expression économie sociale solidaire. La plupart des organisations utilisent plutôt l’économie sociale ET solidaire. Pourquoi cela a-t-il été décidé et qu’est-ce que cela signifie pour vous ?
Nancy Neamtam Le RIPESS a été créé à un moment où les tensions étaient fortes entre l’économie « sociale » institutionnalisée traditionnelle et l’économie solidaire émergente, ancrée dans les mouvements sociaux et une vision transformatrice de l’ESS. Cependant, au Québec et dans quelques autres pays, l’économie sociale était la terminologie acceptée. En adoptant l’économie sociale solidaire pour définir notre nouveau réseau, nous avons souhaité être le plus inclusif possible et exprimer un continuum dans le mouvement naissant pour une économie plus démocratique et inclusive.
Mike Lewis Pour la plupart des Canadiens anglophones impliqués dans l’organisation du réseau national de DÉC du Canada dans les années 1990, l’économie sociale était un terme vague et lointain. L’économie solidaire, eh bien, c’était un terme qu’aucun d’entre nous n’avait entendu.
Alors que le réseau de DÉC en évolution au Canada comprenait des coopératives, des entreprises à but non lucratif et des groupes de justice sociale, nous nous concentrions principalement sur le développement axé sur le lieu. Inspirés par le mouvement de DÉC aux États-Unis, né du mouvement des droits civiques et nourri par la « guerre contre la pauvreté » nationale (1964), beaucoup d’entre nous ont été impressionnés par le modèle de société de développement communautaire basé sur le lieu et ont voulu le faire avancer au Canada.
L’utilisation d’outils économiques pour faire avancer les objectifs «sociaux» et le bien-être communautaire est devenue une partie du lexique anglophone du DÉC mais, à mon avis, ne s’est jamais manifestée avec le dynamisme évident au Québec, où les mouvements sociaux et la construction de mouvements semblent plus profondément enracinés dans la culture et la conscience politique.
Q4 : Vingt ans plus tard, pourriez-vous partager vos réflexions sur la situation actuelle et sur l’importance de l’ESS et des approches connexes ?
Nancy Neamtan À l’heure où le réchauffement climatique menace l’humanité, la nécessité de transformer les processus mêmes du développement est plus urgente que jamais. Si le mouvement de l’ESS est apparu avant tout comme une stratégie de réduction de la pauvreté et de revitalisation des communautés, sa contribution à la transition socioécologique est devenue évidente et la nécessité d’accompagner son développement une préoccupation de plus en plus de mouvements sociaux. La reconnaissance à venir par l’ONU est encourageante, mais le véritable défi est de s’assurer que tous les niveaux de gouvernement, les mouvements sociaux, les réseaux de la société civile et les chercheurs aux quatre coins du monde aient accès aux connaissances et aux outils qui leur permettent d’accélérer la contribution de l’ESS vers un modèle de développement durable et juste.
Mike Lewis Lorsque mon premier petit-enfant avait deux ans, nous vivions comme quatre générations sur une ferme, à 7 km d’une rivière à saumon très riche. Deux mois avant les réunions de Dakar, elle et moi sommes allés en vadrouille à la rivière Stamp, là pour ressentir l’émerveillement de dizaines de milliers de saumons qui luttent pour atteindre leurs frayères. Son excitation était contagieuse, pure joie. Cependant, pour moi, ce fut aussi de la joie, mais teintée de chagrin. Deux jours plus tôt, je suis tombé sur un article scientifique disant que le saumon aurait disparu dans 40 ans en raison du réchauffement climatique. Peu de temps après, j’ai été envahi par un profond chagrin. Si c’était vrai, pensais-je, ma petite-fille, si elle avait des enfants, ne connaîtrait jamais la joie de ses petits-enfants vivant un tel émerveillement. En 2022, une nouvelle étude scientifique prévoyait une extinction d’ici 2042.
Notre réalité existentielle est la suivante : les changements dus au dépassement des limites climatiques et autres limites planétaires sont déjà en jeu. Les impacts sont évidents partout. La solidarité avec tout ce qui est vivant aujourd’hui, demain et intergénérationnelle, c’est-à-dire de limiter les dégâts à l’avenir en s’adaptant radicalement à une manière d’être sur terre beaucoup plus simple et conservatrice. L’économie solidaire a de nombreux éléments ancrés dans son ADN qui pourraient contribuer à naviguer dans ce que certains appellent la Grande Simplification : la résistance à l’expansion des combustibles fossiles (chaque 1/10e de degré compte aujourd’hui et pour les générations futures) ; renforcer la résilience et l’autonomie communautaires et biorégionales ; remettre en cause l’objectif de croissance économique et tous les récits trompeurs et meurtriers justifiant de vivre comme si les limites n’existaient pas ; plaider pour des réparations justes au Sud pour les impacts climatiques générés dans le Nord, en investissant des ressources adéquates pour l’adaptation ; planifier l’augmentation inévitable de la migration et chercher à collaborer avec ceux qui travaillent sur des moyens systématiques de rationner l’énergie et d’autres ressources essentielles à la satisfaction des besoins fondamentaux.
Entrevues réalisés par Yvon Poirier Membre du conseil d’administration du RCDÉC et représentant au RIPESS Décembre 2022
Le mémoire prébudgétaire 2023 du RCDÉC expose nos priorités et propositions pour le prochain budget fédéral, à savoir la mise en œuvre complète de la Stratégie d’innovation sociale et de finance sociale.
En juin 2022, le Comité permanent des finances de la Chambre des communes (FINA) a invité les Canadiennes et les Canadiens à participer à ses consultations prébudgétaires annuelles en prévision du budget fédéral de 2023. Après traduction, des mémoires écrits seront distribués au FINA et affichés sur le site Web du Comité. Des personnes et des organisations sélectionnées seront invitées à comparaître devant le Comité. Un rapport sur ces consultations sera déposé à la Chambre des communes et servira à la préparation du prochain budget du ministre des Finances.
La Fondation canadienne des femmes (FCF) est une cheffe de file nationale dans le mouvement d’égalité de genre au Canada. Par le financement, la recherche, la promotion et le partage de connaissances, la FCF travaille pour atteindre des changements systémiques. Nous avons interviewé Sagal Dualeh, Directrice, Préparation à l’investissement à la FCF pour en savoir plus sur la justice de genre et le développement économique communautaire (DÉC).
Qu’est-ce que la justice de genre? Comment le développement économique communautaire fait-il progresser la cause de la justice de genre?
Le Global Fund for Women définit la justice de genre comme la redistribution du pouvoir, des opportunités et de l’accès pour les personnes de toutes les identités de genres. Atteindre la justice de genre signifie que toutes les femmes, les filles et les personnes bispirituelles, trans et non binaires ont tous les droits, le soutien et le respect qu’elles méritent. Ce qui inclut des salaires justes et décents, la protection contre la violence et le harcèlement, la représentation à tous les niveaux de prise de décision et toutes les occasions de prospérer. Rechercher l’atteinte de la justice de genre signifie de rechercher une large gamme de changements systémiques pour la justice sociale en mettant notamment fin au racisme, à la pauvreté et à d’autres formes de discrimination et d’obstacles. Comme le note Third Wave Fund, « la justice de genre ne peut réellement être atteinte que lorsque toutes les formes d’oppression cessent d’exister ».
Le développement économique fait progresser la justice de genre en abordant le fait que les femmes et les personnes de diverses identités de genre sont à haut risque de pauvreté, ce qui les rend ainsi que leurs familles vulnérables aux problèmes tels que l’insécurité alimentaire et en matière de logement, l’exploitation et la violence fondée sur le genre. Lorsque les programmes de développement économique sont fondés dans leurs communautés, ils peuvent être ajustés aux besoins, cultures et forces uniques de ces communautés. Ils peuvent offrir des soutiens enveloppants sur mesure, comme des services ou des subventions pour les garderies, du soutien au transport, des prêts d’urgence pour les matériaux du programme pour maximiser les chances de succès des personnes participantes au programme. Ils peuvent aussi accroître la capacité de la communauté en mentorat, le leadership et la viabilité en développement économique.
À quoi ressemble une approche féministe au développement économique?
Une approche féministe au développement économique :
cherche à défaire les structures sociales patriarcales, ainsi qu’à reconnaître que le colonialisme est une cause profonde des relations de « pouvoir sur »;
prends une approche fondée sur les forces, ce qui signifie de « financer les faiblesses » en plus d’accroître la résilience et la capacité;
soutient et crée des mouvements et de l’action collective, en suivant les directives des organisations menées par les personnes qu’elles représentent et en agissant selon le concept de « rien sur nous sans nous »;
applique une approche intersectionnelle qui reconnaît et répond aux diversités des personnes et des communautés;
crée des voies pour que les femmes et les personnes de diverses identités de genre puissent participer activement et mener, puisqu’elles sont les plus touchées par les inégalités de genre;
réponds aux besoins individuels immédiats des personnes tout en travaillant pour faire améliorer les politiques, les lois et les institutions.
Nous aimons l’histoire de l’origine de la FCF et le respect que vous portez aux Mères fondatrices de la Fondation. Quel progrès avez-vous observé depuis le début et quels défis demeurent?
La Fondation a été créée il y a plus de 30 ans par un groupe de femmes visionnaires qui croyaient qu’en travaillant ensemble, nous pouvons surmonter d’immenses défis. Du point de vue économique, il a été encourageant de voir le progrès en fonction de la participation des femmes à la main-d’œuvre et de leur potentiel de revenus, surtout dans des domaines traditionnellement dominés par les hommes comme les STIM. Il a aussi été encourageant de constater un plus grand ratio de femmes dans des rôles de leadership professionnel et politique où elles sont dans une position de militer pour des changements structurels et systémiques. Plus récemment, il a été prometteur de voir les investissements accrus du gouvernement fédéral pour soutenir l’égalité des genres et son engagement à créer un système national de garderies.
Mais plusieurs défis demeurent, surtout en tenant compte d’une perspective intersectionnelle du progrès des femmes dans leur diversité. Il est clair que les obstacles demeurent plus élevés pour les femmes qui sont racialisées, autochtones, nouvellement arrivées au pays ou qui vivent avec des handicaps, par exemple. Les femmes et les personnes de diverses identités de genre de ces groupes font face à un écart salarial plus grand ainsi qu’à davantage de discrimination lorsque vient le temps d’accéder à l’emploi, aux promotions et aux occasions de leadership. Ces groupes ont aussi été touchés de manière disproportionnée par la pandémie en matière de perte d’emploi et de revenu, ce qui accroît l’urgence d’agir et de mettre en œuvre des changements systémiques.
Par la série de rapports Resetting Normal, la Fondation a précisé les principales priorités pour les décideurs, décideuses et responsables politiques afin de mettre l’équité de genre au cœur de la reprise suite à la pandémie. Agir sur ces priorités maintenant aidera aussi à rendre le pays résistant aux chocs des possibles crises futures, incluant l’urgence climatique à venir.
La Fondation canadienne des femmes est partenaire du Programme de préparation à l’investissement (PPI). Comment le PPI a-t-il aidé à faire progresser la cause de la justice de genre? Quels impacts le PPI a-t-il eu dans vos communautés?
Le Programme de préparation à l’investissement a aidé à stimuler la participation des femmes et des personnes de diverses identités de genre dans le secteur en pleine croissance de la finance sociale, de l’entreprise sociale et de l’innovation au Canada. Le PPI a été très important pour des organisations qui œuvrent auprès des femmes et des personnes de diverses identités de genre qui font face à de nombreux obstacles et qui ont historiquement été exclues de l’accès aux capitaux, au financement et à l’appui.
Avec du financement ciblé et des soutiens à la création de capacité pour les entreprises sociales, les OSBL et les organismes de bienfaisance entreprenants menés par des femmes ou des personnes de diverses identités de genre qui viennent en aide à ces mêmes personnes, nous avons constaté la croissance et le niveau de préparation économiques de ces organismes à vocation sociale alors qu’ils se joignent au marché émergeant et grandissant de la finance sociale au Canada et l’influencent. Nous avons remarqué que les organismes à vocation sociale font croître leurs revenus et leur impact dans leurs communautés tout en traitant d’enjeux tels que le logement abordable, la violence fondée sur le genre, la pauvreté, l’insécurité alimentaire et plusieurs autres.
Dans la pratique, nous avons observé les forces et les caractéristiques uniques des entreprises menées par des femmes et des personnes de diverses identités de genre et qui les desservent puisqu’elles ont un engagement profond envers la justice de genre et le changement social, qu’elles sont les mieux placées dans leurs communautés, qu’elles connaissent les forces des communautés qu’elles desservent et qu’elles savent comment élaborer des innovations sociales centrées sur les femmes et les personnes de diverses identités de genre.
Pour en savoir davantage sur notre Programme de préparation à l’investissement et sur les opportunités de financement, et pour accéder à des ressources pour les personnes en entrepreneuriat, les entreprises sociales et les organismes à vocation sociale, cliquez ici. Afin de demeurer à l’affût de toutes les opportunités de financement de la Fondation canadienne des femmes, abonnez-vous à notre bulletin Community Initiatives ici.
Qu’est-ce que les membres du RCDÉC peuvent faire pour soutenir le travail qui est fait par la Fondation canadienne des femmes? Vous pouvez vous engager dans la lutte pour obtenir la justice de genre de nombreuses façons. Les deux dernières années ont été difficiles pour nous toutes et tous. La pandémie de COVID-19 a mis à l’épreuve 30 ans de gains en matière d’égalité des genres et elle continue d’avoir des impacts sans précédent sur les femmes, les filles et les personnes de diverses identités de genre vulnérables partout au pays. Il y a beaucoup de choses à faire, et maintenant, plus que jamais, nous avons besoin de l’aide de personnes comme vous, qui souhaitent aider à faire progresser la justice de genre en partageant généreusement votre temps, vos compétences et vos idées.
Une façon de s’engager est de prendre connaissance d’Appel à l’aide, un simple geste de la main sans trace numérique pour aider les personnes aux prises avec l’abus, pour sauver des vies et pour stimuler le changement culturel. Depuis qu’Appel à l’aide a été lancé en avril 2020 par la Fondation canadienne des femmes, il est devenu viral partout au monde. Il a été adopté régionalement par plus de 200 organisations dans plus de 40 pays et il a été partagé des millions de fois dans les médias sociaux.
Écoutez notre balado Alright, Now What? ici. Chaque deuxième mercredi, nos expertes et partenaires partagent une perspective féministe intersectionnelle sur un sujet ou une histoire dont nous entendons toutes et tous parler… les enjeux et les histoires qui ne semblent que refaire surface et vous font vous demander « De quoi est-il question? », « Pourquoi ça continue d’arriver? » et « Comment est-ce possible que nous n’ayons pas encore réglé ceci? » Nous allons explorer les racines systémiques de ces enjeux et les stratégies pour le changement qui nous rapprocheront du but de la justice de genre. Écoutez à partir de votre source habituelle de balados.
Les organisations à vocation sociale telles que les entreprises sociales, les organismes sans but lucratif, les organismes de bienfaisance et les coopératives sont la première ligne de défense du Canada contre les problèmes sociaux persistants et la crise environnementale. Elles contribuent de façon importante à l’économie canadienne. Toutefois, nombre d’entre elles ont besoin d’aide pour accroître leur capacité et décrocher du financement. Le gouvernement du Canada leur consacre donc des fonds pour qu’elles puissent surmonter ces obstacles et avoir un plus grand impact dans les collectivités canadiennes.
Aujourd’hui, la ministre de la Famille, des Enfants et du Développement social, Honorable Karina Gould, a révélé le nom des 26 organisations partenaires qui, collectivement, exécuteront le Programme de préparation à l’investissement (PPI) renouvelé, doté de 50 millions de dollars, en misant sur le succès obtenu au cours de la phase pilote. Ces partenaires collaboreront afin d’accroître les compétences et la capacité des organisations à vocation sociale en matière d’innovation et d’accès aux possibilités de financement flexible, renforçant ainsi l’écosystème de l’innovation sociale et de la finance sociale et élargissant la portée de ces organisations.
Le gouvernement a sélectionné ces 26 organisations après les deux rondes d’un processus de sélection qui s’est déroulé en 2021-2022. Les organisations sélectionnées ont satisfait à tous les critères de leur volet.
Quatre des vingt-six organisations sont des partenaires de soutien à la préparation. Elles sélectionneront les propositions et distribueront le financement aux organisations à vocation sociale admissibles à travers le Canada. Ainsi, ces organisations pourront accroître leur capacité et se préparer à tirer parti des possibilités de finance sociale. Les organisations peuvent également utiliser le financement pour mener des analyses de marché, élaborer des plans d’affaires, concevoir de nouveaux produits et services, ou acquérir de l’expertise technique, en vue de renforcer leurs capacités opérationnelles.
Les 22 autres organisations sont des bâtisseurs de l’écosystème. Le financement de ce volet sera investi dans des projets qui développent et renforcent l’écosystème canadien de l’innovation sociale et de la finance sociale et qui veillent à ce que cet écosystème soit inclusif pour tous les Canadiens. En développant l’écosystème, nous créons des communautés plus fortes et bâtissons l’économie de demain en nous fondant sur des principes de responsabilité sociale.
Par l’entremise des organisations sélectionnées, le PPI vise à aider des organisations à vocation sociale diversifiées et mal desservies au Canada, notamment celles qui ont comme dirigeants ou clientèle des Autochtones, des femmes, des personnes en situation de handicap, des Canadiens noirs, ou des personnes de communautés racisées, de communautés de langue officielle en situation minoritaire ou d’autres groupes en quête d’équité. Le gouvernement du Canada reconnaît l’importance du travail que font ces organisations et continuera de leur accorder son soutien pour qu’elles puissent étendre leur portée et leurs services à davantage de Canadiens.
Citations
« Notre gouvernement considère qu’accroître l’innovation sociale dans nos collectivités présente un immense potentiel. De plus en plus d’organisations et d’entreprises canadiennes offrent des solutions intelligentes pour réduire la pauvreté, atteindre l’égalité sociale et combattre les changements climatiques. Le Programme de préparation à l’investissement les aidera à étendre leur portée et à se préparer à investir, afin qu’elles puissent avoir un impact dans la vie des Canadiens pendant des années. »
– Karina Gould, ministre de la Famille, des Enfants et du Développement social
« Le renouvellement de cet investissement est une bonne nouvelle, surtout en cette période difficile. Les organisations à vocation sociale dirigées par des femmes issues de la diversité ou des personnes bispirituelles, transgenres ou non binaires font un travail important. Elles innovent pour s’attaquer aux grands enjeux sociaux et environnementaux du Canada d’aujourd’hui, et ces fonds les aideront à poursuivre leurs activités. Lorsqu’un investissement engendre plus d’équité, de bien-être, de justice et de prospérité économique pour tous, c’est toujours un investissement judicieux à faire. »
– Paulette Senior, présidente-directrice générale, Fondation canadienne des femmes
« Le Chantier salue la reconduction du Programme de préparation à l’investissement, qui constitue un levier essentiel à l’émergence et l’accélération de nombreux projets entrepreneuriaux qui répondent aux besoins de leurs communautés. Il témoigne d’ailleurs de l’engagement des acteurs de soutien envers les organisations porteuses de projet à œuvrer de concert à son déploiement au Québec. »
– Béatrice Alain, directrice générale, Chantier de l’économie sociale
« Les organismes à visée sociale d’un bout à l’autre du pays continuent à soutenir les efforts de relance de leurs communautés post-pandémie. Le Programme de préparation à l’investissement appuie des projets à impact tout en permettant d’élargir le marché de la finance sociale au Canada. Chez FCC, nous sommes ravis d’avoir l’occasion de participer une nouvelle fois à ce programme, dont le financement a été renouvelé. Nous avons hâte de travailler aux côtés des fondations communautaires pour soutenir les formidables efforts des organismes à visée sociale. »
– Andrea Dick, présidente, Fondations communautaires du Canada (FCC)
« L’ANCA est ravie de poursuivre son rôle de partenaire de soutien à la préparation pour le renouvellement du Programme de préparation à l’investissement. Ayant soutenu les centres d’amitié dans la création, le démarrage et le développement de leurs entreprises sociales au cours des premières années du Programme, nous sommes impatients de continuer ce travail et d’étendre l’impact du Programme à d’autres organisations à vocation sociale autochtones urbaines d’un océan à l’autre. Les organisations communautaires autochtones urbaines sont des leaders de l’économie sociale, et nous espérons favoriser la croissance de ces institutions et la richesse collective intergénérationnelle des communautés autochtones urbaines. »
– Jocelyn Formsma, directrice générale, Association nationale des centres d’amitié (ANCA)
Faits en bref
Le Programme de préparation à l’investissement (PPI) est un programme de 50 millions de dollars sur deux ans (de 2021 à 2023). C’est l’une des initiatives clés de la Stratégie d’innovation sociale et de finance sociale annoncée en 2019.
De 2019 à 2021, le PPI a fait l’objet d’un projet pilote réussi, qui a profité à 680 organisations à vocation sociale au Canada.
Compte tenu du succès du projet pilote, le gouvernement du Canada a renouvelé le PPI dans le budget de 2021.
Statistique Canada estime qu’il existe au Canada environ 170 000 organismes de bienfaisance ou organismes sans but lucratif dédiés au bien public et 25 000 entreprises sociales. Ils font tous partie de l’écosystème de l’innovation sociale et de la finance sociale.
Le secteur sans but lucratif joue un rôle important pour soutenir les femmes, qui représentent environ 77 % de sa main-d’œuvre.
Vous souhaitez en savoir plus ? Communiquez avec Sarah Leeson-Klym, directrice des initiatives régionales et stratégiques (sleesonklym (at) ccednet-rcdec.ca) et surveillez le site